lundi 8 août 2011

Amitié compromise.


Quel terrible sentiment, que celui d'avoir déchiré une page sur laquelle on a tant travaillé. Parfois je décide que ce que je fais est mauvais et j'use de mon spectaculaire don de tout détruire. Je jette, je casse, je me lave les mains d'un texte trop douloureux. Quel gâchis je fais, car ensuite vient la pléiade de regrets. Rien n'est plus triste que de sous-estimer son talent, de bousiller à force de mains et de mots une histoire qui nous dépasse. En écriture comme en amitié.

On peut commettre des erreurs de coeur ou de grammaire, mais ça n'est pas une raison pour se défaire de ces heures de dur labeur. Car une amitié se travaille, tel un livre que l'on voudrait animer et colorier. Je m'égare souvent lorsque je compose un texte. Je pars dans tous les sens, dans de mauvaises directions. Et lorsque je prends conscience de mon égarement, je décide de baisser les bras par crainte des défis ou par paresse. Je suis un lâche de la plume et des sentiments.

Mais la fuite ne peut que mettre en évidence mes incapacités. Lorsque mon histoire est compromise, c'est mon attitude qui compromet mon talent, pas mes écarts de langage ou d'actes. Je ne mets en danger mon amitié que lorsque je postule avoir mal agi, lorsque je fonds en une mare d'excuses et de larmes. Et c'est précisément là que la souffrance se situe. Je veux que l'on se souvienne de moi comme du meilleur des amants, du meilleur ami ou de l'acolyte parfait, pas comme du trouillard que je suis.

Alors je vais retrousser mes manches et reprendre tous ces textes abandonnés, ces amitiés que je crois en péril et celles que je pense avoir compromises.

samedi 6 août 2011

Los Angeles 101.


Une fois de plus, c’est un désert traversé et des centaines de kilomètres parcourus. Depuis la dernière fois, j’ai vécu pas mal d’expériences pour le moins intéressantes. Apres avoir perdu deux jours à Phoenix, nous avons pris la route de l’ouest, afin de regagner la Californie. Nous nous y sommes laissés gagner par le charme de San Diego. C’est effectivement probablement la ville la plus latine des Etats-Unis, avec les peaux teintées par le soleil, ses innombrables terrasses où il fait bon s’arrêter de vivre et de siroter une Margarita autour de quelques tapas et ses rythmes exotiques çà et là. La chaleur y fut moins étouffante que lors des dernières semaines et c’est avec grande joie que nous avons ressorti les gilets !
Nous avons profité de cette ambiance et de la proximité de la frontière mexicaine pour… passer la bordure et y découvrir Tijuana, surnommée le bordel de l’Amérique. Rien que ça. Et pas à tort. Tout s’y monnaie en sexe, dollars et alcool. Les jeunes américains viennent y boire légalement et rentrent ensuite chez eux tout simplement. Quoique… On a pu voir la différence entre les deux pays, au niveau de l’immigration. Pour entre au Mexique, il suffit de passer un ridicule portique, comme si vous entriez dans une attraction dans un parc de loisirs. Aucun document ne vous est demandé, on ne vous jette pas même un regard. Par contre, dans l’autre sens, lorsque vous décidez de regagner les USA, vous vous trouvez confronté à une file… de plus d’1 kilomètre de long, plusieurs heures d’attentes en plein soleil, pour arriver à un bureau où l’on vous demande si vous transportez des armes nucléaires ou autres produits explosifs. Une autre différence marquante… La condition de vie est bien supérieure aux Etats-Unis qu’au Mexique. On s’en doutait, bien sûr, mais cette fois, j’ai réellement compris la raison pour laquelle les mexicains rêvent de rêver le rêve américain. Tout semble sale, détruit, que ce soient les rues, les bâtiments ou bien les gens. Cette ville pue le mal-être. Mais ce fut intéressant d’y pénétrer et de pouvoir mieux cerner la question américano-mexicaine.
Après ces pérégrinations mexicaines, nous avons débuté la remontée de la côte ouest. Nous sommes notamment passés par la cité des anges. Endroit que je déteste profondément. Tout le monde parle toujours de Los Angeles comme d’un rêve. Alors c’est ça le rêve ? Avoir pour seuls commerces des McDonalds tous les 3 blocs ainsi que pour seul café, le Starbuck’s de chaque coin de rue, c’est utopique ? Non. C’est nauséabond, laid, triste, atroce. Je déteste Los Angeles. Les rencontres que j’y ai faites ce weekend m’ont d’ailleurs conforté dans mon idée. Après avoir dépensé des dizaines de dollars en taxi pour trainer dans les quartiers gay branchés (où je n’ai rien pu faire car moins de 21 ans), j’ai fait la rencontre de deux personnes, dans une petite rue à l’écart. Après avoir fait un état des lieux de leur niveau intellectuel et social, j’ai compris qu’ils étaient honnête et dans la détresse. Je les ai emmenés au restaurant où nous avons partagé une conversation d’une longueur incroyable à propos de comment les Etats-Unis leur ont retiré leur honneur et leur ont tout pris en les piétinant et les jetant à la rue. C’était très intéressant de parler de désillusion américaine avec les premiers concernés : les bernés du système. Un récit émouvant qui m’a touché au plus profond de moi-même. En rentrant à l’hôtel, tard dans la soirée, j’ai réalisé que j’avais la mauvaise adresse. Mon taxi m’a donc déposé au mauvais endroit et j’ai marché durant quelques heures jusque mon hôtel. Ce fut assez traumatisant, mais tellement bon. Particulièrement en écoutant « Thank you » d’Alanis Morissette.
Ma dernière étape pour cet article, c’est le lieu où je me trouve actuellement ! Santa Barbara. Il s’agit d’une station balnéaire très coquette où le centre ville est très bien assorti, avec ses magasins divers, construits et décorés dans un style linéaire. Cela crée une espèce de continuité qui est ma foi très agréable à la vue. Le temps y est magnifique (80% de l’année y est ensoleillée) et les habitants sont