vendredi 5 février 2010

Intermède éthique


Dans tant d’urbanité et d’américanisme, j’aimerais marquer une légère pause,… déontologique.

Ce n’est un secret pour personne, - du moins, je suppose -, les Etats-Unis d’Amérique sont LE symbole de la consommation. Je suis tenté de préciser : Surconsommation. Car, oui, il faut l’avouer, dans cette contrée aux milles excès, la surconsommation est bel et bien là, chaque jour. Le gaspillage est frappant par son omniprésence. Cette surconsommation est suscitée par une politique de prix au rabais, ce qui augmente les ventes de manière considérable. On trouve également un peu partout des « buy this, get this ». Il n’est dès lors point étonnant de se trouver tenté par tous ces produits.

L’un des exemples les plus considérables en matière de surconsommation est le Café. Starbuck’s Coffee possède le monopole de la torréfaction. Avec plus de 260 points de vente à San Francisco, ils réalisent un chiffre d’affaire annuel international de près de 10 milliards d’euros. Hallucinant, n’est ce pas ? Et si je vous disais que de cette somme, seuls quelques euros sont reversés aux fermiers africains, sud-américains et asiatiques ? Vous avez toujours envie de votre Frappucino ?
Cette semaine, le sujet de mon cours d’anglais général est le « Fair Trade ». Le commerce équitable. Je dois avouer qu’à première vue, je ne me sentais pas concerné. Mon seul avis à ce propos était « Ces produits coutent 30% plus chers que les autres ». Désormais, j’ai tendance à dire « Ces produits coutent 30% plus juste que les autres ». Car oui, le prix est justifié. Ces forçats du travail donnent leur vie pour le boulot. Et que reçoivent-ils en échange ? L’étendue de notre pensée ? Même pas. L’or noir est source d’esclavagisme, principalement en ce qui concerne les grandes multinationales telles que Starbucks, Kraft, Nestlé. J’ai vu ce documentaire, « Black Gold Movie », qui traite du café, de la manière (peu éthique) dont il est produit. Particulièrement en Ethiopie. Il est absolument révoltant de voir à quel point ces travailleurs sont dans la détresse. Les mauvaises conditions de travail les détruisent, la famine les guette, ils ne perçoivent presque aucun salaire pour leur labeur. J’ai calculé mon impact en termes de café. Sur une année, je reverse plus de 1000 dollars à ces sociétés opportunistes et en comparaison, une quinzaine de dollars… Pour les agriculteurs. Et croyez-moi, ca m’a coupé l’envie de mon Mocha americano Latte.

Le sentiment d’impuissance est bien là. Que peut-on faire ? La seule solution directe, c’est de participer au commerce équitable, d’acheter ces produits, de les promouvoir. De faire du bruit, car il y a urgence. L’Afrique est de plus en plus pauvre. Et le café de plus en plus amer.

Nous devons leur donner de l’espoir.



http://www.blackgoldmovie.com/
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