lundi 8 août 2011

Amitié compromise.


Quel terrible sentiment, que celui d'avoir déchiré une page sur laquelle on a tant travaillé. Parfois je décide que ce que je fais est mauvais et j'use de mon spectaculaire don de tout détruire. Je jette, je casse, je me lave les mains d'un texte trop douloureux. Quel gâchis je fais, car ensuite vient la pléiade de regrets. Rien n'est plus triste que de sous-estimer son talent, de bousiller à force de mains et de mots une histoire qui nous dépasse. En écriture comme en amitié.

On peut commettre des erreurs de coeur ou de grammaire, mais ça n'est pas une raison pour se défaire de ces heures de dur labeur. Car une amitié se travaille, tel un livre que l'on voudrait animer et colorier. Je m'égare souvent lorsque je compose un texte. Je pars dans tous les sens, dans de mauvaises directions. Et lorsque je prends conscience de mon égarement, je décide de baisser les bras par crainte des défis ou par paresse. Je suis un lâche de la plume et des sentiments.

Mais la fuite ne peut que mettre en évidence mes incapacités. Lorsque mon histoire est compromise, c'est mon attitude qui compromet mon talent, pas mes écarts de langage ou d'actes. Je ne mets en danger mon amitié que lorsque je postule avoir mal agi, lorsque je fonds en une mare d'excuses et de larmes. Et c'est précisément là que la souffrance se situe. Je veux que l'on se souvienne de moi comme du meilleur des amants, du meilleur ami ou de l'acolyte parfait, pas comme du trouillard que je suis.

Alors je vais retrousser mes manches et reprendre tous ces textes abandonnés, ces amitiés que je crois en péril et celles que je pense avoir compromises.

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