Si tu mets les voiles, en ce jour d’été, tu embarqueras dans
ton sillage le soleil planant, les oiseaux s’élançant dans ce ciel estival,
lorsque que notre amour était neuf, et nos cœurs élevés. Le jour était jeune,
la nuit, longue et la lune immobile au son des oiseaux couche-tard.
Mais si tu restes, je t’offrirai un jour comme aucun ne fut jamais,
ni ne sera à nouveau. Nous enfourcherons le soleil, dresserons la pluie,
converserons avec les arbres et vénérerons les vents.
Et si tu pars, je comprendrai. Mais laisse-moi un soupçon d’amour
pour le porter à mes lèvres sèches.
Si tu mets les voiles, et je sais que tu le feras, je t’implore
d’ordonner au monde de cesser de tourner jusqu’à ce que tu te retournes vers moi,
si un jour tu le fais. A quoi bon aimer si je ne peux t’enlacer? Permets moi de
te dire, avant que tu lèves l’ancre, que j’agoniserai lentement jusqu’à ton
prochain signe de la main.
Mais si tu restes, je t’offrirai une nuit comme aucune ne
fut jamais, ni ne sera à nouveau. Je naviguerai sur tes lèvres, parcourrai ta
peau, parlerai à tes yeux qui me sont si chers.
Et si tu pars, je ne pleurerai pas. Mais laisse-moi une part
de ton cœur à contempler, attristé.
Si tu mets les voiles, et je sais que tu dois le faire. Il
ne me restera plus rien au monde à idolâtrer. Seul dans une salle vidée,
remplie de ce vide, comme ce regard vague sur ton visage blême. J’aurais été l’ombre
de ta propre pénombre si cela m’avait permis de rester à tes côtés.
Si tu mets les voiles…
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