dimanche 23 janvier 2011

Note nostalgique.


Ça ne vous manque pas, parfois, à vous, le temps où lorsqu'un artiste apprécié éditait un nouvel album, vous vous précipitiez dès le jour de sortie chez votre disquaire local, en vue de vous procurer votre copie? Personnellement, je regrette cet empressement sur fond d'inquiétude que je ressentais sur le chemin du petit disquaire bleu de la rue de Mons: "Aura-t-il le précieux opus? Sera-t-il déjà à court de stock? Devrai-je le commander et le recevoir une semaine plus tard? Oh je suis certain que, connaissant ma passion pour cet artiste, il m'en aura laissé un de côté... Du moins, je l'espère!". Le plaisir de l'échange entre mes petites économies et le boitier tant convoité. Ensuite, s'encourir chez soi afin de découvrir le contenu de notre petite folie. Je me rappelle m'être maintes fois énervé sur le casse-tête en lequel consistait l'ouverture du film plastique enveloppant le boitier. Et ensuite, enfin, venait l'écoute de l'album, rythmée par le doux son du feuilletage de livret contenant les paroles des chansons, ainsi que de belles illustrations. Puis, quelques mois plus tard, l'usure de notre galette: un morceau sur lequel le disque saute. Bien sûr, c'était frustrant, mais est-ce-que ça n'ajoutait pas une part de pittoresque, cet aspect unique de l'album?

Je crois aujourd'hui pouvoir, sans me tromper, annoncer la mort du Compact Disk. Tout est numérisé. On découvre bien souvent les chansons avant même que le disque ne soit sorti en magasin. Les chansons sont d'ailleurs désormais commercialisées en exclusivité numérique, avant une sortie physique. Je continue à acheter des CD, mais le plaisir n'est plus le même. Mon réflexe est à présent de l’insérer dans mon ordinateur, et d'importer les pistes sur mon lecteur MP4. Et puis? Fini. Je range le boitier dans une armoire pour écouter l'album sur mon I Pod. Il est devenu tellement simple et pratique d'entendre sa musique où que l'on soit... Mais le coté "fixe" d'un album physique, n'était-il pas justement le plaisir engendré par l'écoute à domicile, une fois rentré du boulot?

Le disquaire bleu n'existe plus aujourd'hui, et je crois que cela est bien significatif de l'état actuel de l'univers musical. Je n'ai plus aucun plaisir à me procurer un disque chez FNAC ou Media Markt, mais je suppose que je me dois de vivre avec mon temps...

On a privilégié la facilité à l'intensité du plaisir, peut-être au prix de l’âme d'objets sacrés. Nos enfants n'auront jamais de "premier CD". Vous ne trouvez pas cela un peu triste?

2 commentaires:

  1. Le petit disquaire bleu dont tu parles s'appellait Décibels Import.
    Tenu par Pippo, qui mixait au Heaume du Roy les samedis. J'ai passé une après midi entière à regarder tous les CD de la boutique. C'était un des plus beaux jours de ma vie.

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  2. Je me rappelle de mon premier album… Toute l'excitation qu'il a provoqué en moi… Après en avoir tant écouté par mes parents, il était entre mes mains… A moi…

    Ce n'était pas le plaisir éprouvé par le fait d'avoir économisé puisque que c'était un cadeau de mes parents, mais je me sentais vraiment l'âme d'un acquéreur heureux de ce qui lui tombait entre les mains.

    Les yeux avides d'entendre ce que ce Compact Disc avait à m'offrir, les yeux grands ouverts, les pupilles dilatées, la tête dans les nuages…

    HIStory de Michael Jackson… L'une de ses chansons était l'un des premiers clips télévisés que j'ai vu… Earth Song. Rhaaa c'était le bon temps…

    Autre chose qu'iTunes maintenant! D'ailleurs je n'achète quasi jamais dessus… Je télécharge pour savoir si j'aime bien et puis je vais voir en magasin.

    Je fais peut-être vieux mais j'aime toujours avoir cette sensation d'avoir acheté quelque chose que je peux toucher, voir, insérer dans un lecteur CD, dans la voiture ou à la maison…

    Bien sûr que l'on n'a plus cette ancienne sensation… Mais d'un autre côté, depuis que l'on gagne sa vie, beaucoup d'anciennes sensations comme celle-là disparaissent malheureusement… Si on a l'envie d'acheter, on achète…

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