Parfois, je ne le cacherai pas, je suis en décalage. Décalage par rapport à ma vie, mes valeurs, mes attentes ou mes rêves. Il n'est effectivement pas toujours simple de garder les pieds sur terre, et c'est souvent en volant, en prenant le volant et en s'éloignant que l'on peut alors prendre conscience de la route parallèle que l'on a pris sans s'en rendre compte.
Ainsi, en voyageant cet été, en vivant mon idylle américain, j'ai réalisé à quel point je m'étais éloigné de moi-même cette dernière année. Je ne voulais plus faire d'études dans l'optique de devenir traducteur, mais parce qu'il me fallait réussir. Je ne cherchais plus l'amour par délectation du sentiment, mais en vue de combler un vide insoutenable. Je n'écrivais plus pour le plaisir mais pour la délivrance d'une âme lourde à supporter. Je ne sortais plus pour m'amuser mais pour m'enfuir d'une vie qui me dépassait.
Je suppose que c'est ce que l'on appelle "faire un deuil".
Lors d'un décès, il n'y a pas que le défunt qui part en voyage. L'entourage subit cette disparition injuste, comme un cadeau que l'on vous aurait repris des mains. Et il en souffre. Il se blesse à ne savoir plus où il se trouve ni où aller. Comme lors d'un vol outre-atlantique, on en sort déboussolé, dans une zone temporelle-émotionnelle inadéquate, floue, tel un avion en turbulences. Puis, vous vous remettez du trajet, vous vous reprenez en main, et vous vous autorisez à rouvrir les yeux sur votre existence le chemin continue.
La route est belle, mes amis, tant que le coeur y est...
:-)
RépondreSupprimer