mardi 25 septembre 2012

La solitude à plusieurs.



7 milliards d’êtres humains sur terre. Et tant d’âmes esseulées. Comment cela est-il possible ? Il m’arrive souvent de me sentir comme la personne la plus seule au monde dans les endroits les plus bondés.  Et pourtant je suis un rassembleur. Mais, parfois, c’est la personne qui s’évertue à faire rire les autres qui est la plus triste au fond d’elle-même.

Sur la piste de danse, je transpire, lançant tour à tour des sourires et des épées fatales. Je semble toujours passer le plus beau moment de ma vie, mais la vie nocturne est un théâtre. On sort pour oublier qu’à l’intérieur tout n’est pas parfait. Alors, on boit. D’ailleurs, pourquoi boit-on ? Si tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes, boirait-on à en être malade ? Je ne le crois pas. On boit pour convoquer la fée verte, on sort pour se sentir moins seul.  Une fois la fête terminée, les lumières débranchées et le podium démonté, la place à mes côtés reste libre. Terriblement libre.

C’est la même chose à l’école. J’aime faire le clown comique. Jamais le triste. J’ai ces grimages permanents sur mes traits. Enfin, semi-permanents, car, une fois rentré chez moi, ces arbres, ce silence, ce froid me rappellent que ma vie ne tient qu’à des éclats de rire feints et quelques sorties libératrices.

Comme une pute enchaine les amants, j’enchaine les gens. Ils sont nombreux à avoir fait partie de ma vie, mais pour la plupart, ça n’a duré qu’un temps. Ce n’est même pas une fatigue de ma part, ni une paresse à rester en contact, j’ai ce besoin de sans cesse renouveler mon environnement, quitte à endosser les reproches et les remords.

Oui, j’ai des amis. Et ils sont en or, je ne le tairai point. Mais il arrive un moment, dans la vie, où vous réaliser que donner l’intégralité de votre énergie et de votre temps à votre travail et vos amis n’est pas une combinaison optimale. Il manque une dimension. Je pourrais être dans un avion, entouré de centaines d’amis et de personnes qui ont tenu une place dans mon cœur, ce siège resterait vide, à mes côtés. Et tant qu’il ne sera occupé, vous me verrez rire pour pleurer, danser pour m’effondrer, fumer pour embrasser et embraser un cœur.


vendredi 7 septembre 2012

S12 EP24.


Comme le temps passe ! Hier, je terminais non sans peine mes études secondaires, et  me voilà désormais en 3ème Bac, à quelques mois de mon Erasmus à Munich. Plus rien ne peut se mettre en travers de ma route désormais. Heureusement ? Malheureusement ? Je ne sais pas trop.

Une grande part de moi veut aller de l’avant. Je refuse de stagner, j’ai parfois d’ailleurs l’impression d’être en retard. Je le semble, si on en regarde mon palmarès universitaire, mais humainement, mon année à l’étranger était exceptionnelle, et je ne regrette rien.  L’Erasmus qui m’attend devrait être une nouvelle expérience humaine bien différente de mon premier séjour à Munich. La première fois, j’étais en petite école privée, dans de petites classes, sans grande responsabilité. Cette fois, le voyage fait partie de mon cursus universitaire. Je ne pense pas que cela sera plus difficile que la première fois, mais probablement différent ! Et je suis très excité malgré ma crainte. J’ai peur de vouloir comparer mes deux séjours, et de tirer un bilan erroné sur le moment.

Mais une seconde part de moi mange de la pizza en écoutant Nirvana, bière à la main, dans ma chambre d’adolescent que je ne suis plus. Ce Tom prévoit les soirées à venir et planche sur les idées-concept. Il veut rester à Soignies. Il veut que ses amis y restent, et que rien ne change jamais. Pourquoi se séparer ? Pourquoi ne peut-on pas conserver ce que l’on a pu créer ? C’est pourtant si beau ! Je ne suis pas le seul à quitter mon milieu, et j’ai vraiment peur de ne plus le retrouver intact. Cela semble narcissique, je sais, mais j’ai le sentiment que les choses ne seront plus jamais comme elles l’étaient l’année dernière. Le cru 2011-2012 était effectivement particulièrement parfait.

J’aime ces deux moi. Ils sont complémentaires. C’est pour cela que j’ai peur de me séparer de l’un d’entre eux. Et si je ne tenais pas la route ? Et si je fonçais dans le mur ? Je me disais tout à l’heure que j’avais l’impression d’être dans le dernier épisode de la dernière saison d’une série. Lorsque les protagonistes se séparent, et que l’on devra attendre une dizaine d’année avant de voir naître un film ou une saison de grand retour.

Mais ne sommes-nous pas justement au point de non-retour ?


Crédits photo : Eric Frey84 on Flickr : http://www.flickr.com/photos/ericfrey/6412197853/ 

mardi 4 septembre 2012

Encore un rendez-vous manqué.


Ce matin, je me suis levé du mauvais pied. Et chez moi, se réveiller de mauvaise humeur, signifie grogner toute la journée. Je ne parviens jamais à pardonner ce qui a dérangé ma matinée. Et je m’en prends toujours aux mauvaises victimes.

Pourquoi étais-je de mauvaise humeur, me demanderez-vous. Car j’avais un rendez-vous.

Un beau jeune homme doué avec les mots, attirant et charmant. Cela fait rêver, hein ? Mais moi non. Je prends toujours peur dans de telles situations. Et s’il ne me trouvait pas intéressant ? Et si je ne savais que dire ? J’ai la phobie du blanc. Et s’il me trouvait moins bien qu’en photo ? Pourquoi lui ai-je envoyé des photos où je parais plus beau, plus mince, plus musclé que je ne le suis vraiment ? Alors entre tous ces doutes, comment pourrais-je passer une bonne journée ?

Il est midi, je dois manger. Mais que manger ? Je n’oserais pas tenter la tartine de fromage, de peur de conserver ce délicieux fumet du terroir dans la bouche. Un sandwich ? Je ferais mieux de prendre quelque chose de léger. Je ne mange pas. Quelle bonne idée !

Ensuite, que porter ? J’adore ce t-shirt, mais il est à laver, ce pull me met en valeur, mais nous sommes en été. Et si je jouais la carte de la simplicité, avec cette chemise unie ? Je vais mettre ce parfum ci. Non, le Kenzo est plus frais. Quoique…. Peut être il aime le sucré Lempicka ? On verra. Est-ce qu’il apprécie les sous-vêtements de marque ou préfère-t-il la neutralité ? Non, on ne va pas baiser, on va juste boire un café. Mais s’il commençait à me draguer ?

Avec tout ça, je tombe trop juste pour mon train. Je cours, au risque de niquer ma coiffure bien bossée et de mettre au défi l’efficacité de mon déo ? Non, je prendrai le suivant, tant pis pour la ponctualité.

Mais j’ai vraiment peur. Ca ne comptera pas pour du beurre, c’est la première impression, ça joue énormément. J’y vais ? J’y vais pas ? Je reste chez moi.

Je sais qu’il m’attend, verre en main. On avait dit le Fontainas à 19 :30. Mais je suis à Soignies. Dans mon pyjama, à manger ce dont je me suis privé toute la journée. Et je n’irai pas: je l'ai dit, je reste chez moi.

Encore un rendez-vous manqué… Je les collectionne depuis des années. Dans  de telles circonstances, pourquoi m’évertuer à vouloir rencontrer ? Je pose lapin après lapin, et je me plains. Je me plains de ne susciter l’intérêt de personne.  Quel culot.

vendredi 10 août 2012

452 Amis / Rue Chanoine Scarmure.


452 amis

    Le monde actuel, celui dans lequel nous vivons, est interpellant. Jamais au cours de l’histoire les hommes n’ont eu autant de facilité à entrer en contact les uns avec les autres, et paradoxalement, jamais ils n’ont été aussi solitaires. Les gens ont déserté la rue pour se ruer sur leurs machines et s’affaisser face à leurs gadgets.

    J’ai 452 amis sur la toile. Pardon ? Ai-je prononcé le mot « ami » ? Il doit y avoir confusion. Dix pourcent de ces personnes sont américains (nord), tandis que 60 pourcent proviennent du vieux continent. Enfin, vingt pourcent sont sud-américains et 5 pourcent du reste du monde. La technologie me permet d’entrer en communication avec chacun d’entre eux, chaque jour, à l’heure désirée. Il y a encore trente ans, une telle idée aurait été impensable. Alors les conversations profondes et philosophiques volent vers tous les caps, pensez-vous. Vous rêvez, mes chers.
 
    « Facebook est essentiel pour rester en contact ». C’est utile, je ne cracherai pas dans la soupe. Mais si je dois à nouveau utiliser des chiffres pour me justifier, je dirais que 5 pourcent de mes discussions en ligne sont du domaine de l’ « utile », tandis que tout le reste n’est que banalités, commérage et discussions pour ne rien dire.

    Des relations superficielles ?  Je ne le crois pas. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une communication superficielle. On a pu observer un phénomène identique lors de l’explosion des téléphones portables, et aujourd’hui des Smartphones. On parle pour ne rien dire. On se ballade dans des rues électroniques, en taguant des mots sur des murs virtuels. Et si on revenait sur le plancher des vaches ?


Rue Chanoine Scarmure

    Les hommes ont déserté ma rue. Ils avaient pour habitude de s’y promener, d’y boire café en terrasse, de venir flirter. Mais ils se sont taillés.

    Comme une gare désaffectée, on fuit mon quartier. Mon cœur est tagué, les commerces sont fermés. C’est le dimanche tous les jours, comme en amour. Et je suis adossé à ma façade comme une prostituée attendant sa paie. Mais rien ne vient. Ma vitrine n’est-elle pas bien achalandée ? La qualité laisse-t-elle à désirer ? Je l’ignore. Et j’attends.

    Il y a quelques temps, je recevais encore la visite d’amis, de la famille. Mais ils sont partis, eux aussi.  Ils ont trouvé moins cher, plus cher. Moi qui les ai toujours poussés à la diversité, quel sale coup de revers.  Ils m’ont délaissé pour ces quartiers huppés où tout est beau, où il fait bon se promener les bras enlacés.

    Ma rue reste ouverte, ma porte est béante, mais pour combien de temps ? Car un jour, moi aussi j’aurai fichu le camp.

mercredi 16 mai 2012

Le Crabe.


      Ce soir, je suis pensif. C’est étrange, cela fait quelques temps que je ne parviens pas à trouver le sommeil, mon esprit étant tiraillé entre des questions de société et des problèmes personnels. Je viens de regarder un épisode de Strip-Tease - vous voyez, le magazine qui déshabille la société- où l’on suit les derniers instant d’une personne atteinte du cancer. Je suis ensuite sorti dans le jardin, pour fumer une cigarette fourrée de remords et autres saletés chimiques, tout en contemplant ce ciel dénué de tout nuage. J’aime les constellations, je l’ai déjà écrit, et je le réécrirai surement, mais ces constructions d’astres me font ressentir le vaste de cet univers. Dès que je lève les yeux vers le ciel, je prends conscience de la petitesse de la place que j’occupe dans ce monde. Enfin soit, je m’égare, comme toujours.

      Cet épisode portant sur la mort de cette femme m’a inévitablement évoqué le parcours de ma mère.  Cela fait plus de deux ans maintenant, et je ressens encore le besoin d’en parler. Peut-être ai-je trop tût mes pensées, et retenu mes larmes. Parallèlement, cela fait deux ans que je tiens ce blog, malgré de longues périodes vides. Il me tient à cœur, et je dois le dire, m’a un peu aidé à surmonter l’épreuve à laquelle j’ai été soumis. C’est probablement pour cela que je vous reviens. Je vous reviens toujours en temps de crise personnelle, comme un chat vient au maître lorsqu’il est affamé.

      Le cancer, je n’y avais jamais réfléchi avant d’être touché de près par la maladie. Lorsqu’on a diagnostiqué un cancer à ma mère, j’ai d’ailleurs pris la nouvelle avec une légèreté invraisemblable, probablement ancrée d’un optimisme que rien n’aurait pu entacher. J’étais persuadé qu’elle surmonterait cette étape, qui,  pour moi, n’était qu’une maladie parmi tant d’autres. D’ailleurs dans ma tête, le cancer se guérissait facilement s’il était diagnostiqué rapidement.

      Si j’avais été conscient de la gravité de la nouvelle, beaucoup de choses se seraient déroulées différemment. Peut-être aurais-je pu mieux aider ma mère à traverser la tempête, peut-être aurais-je moins sous-estimé sa douleur, peut-être, enfin, aurais-je été davantage présent lorsqu’elle avait besoin de moi. Paradoxalement, elle n’aurait probablement pas voulu ces comportements. Elle aurait détesté me voir mettre ma vie entre parenthèses pour elle, et les projets que j’ai accomplis malgré sa maladie l’ont, au final, beaucoup aidée à garder le sourire quand rien ne pouvait lui permettre de le faire.

      Car elle a été courageuse. Elle se plaignait très rarement des douleurs, et le peu de fois où elle s’en plaignait, je pensais qu’elle exagérait. J’avais tort. La suite des évènements m’a prouvé à quel point j’étais dans le flou.

      Pourtant, la première année de cancer s’était clôturée sur une bonne note : elle était guérie, tout allait mieux. J’avais donc eu raison de ne pas prendre ce cancer trop au sérieux. C’est ce que je pensais, et un peu moins d’un an plus tard, lorsque l’on a appris que la tumeur était de retour, j’étais nettement moins positif. Cette fois, c’était général. C’était mort. Et je devais partir vivre aux Etats-Unis deux semaines plus tard. Inutile de vous dire que je n’en avais plus envie. Mais je l’ai fait, c’est ce qu’elle voulait. C’est ce qu’il fallait faire. J’ai pris la bonne décision.

      Puis elle est partie, et ce jour là, j’ai perdu une partie de moi. Je n’oublierai jamais ses derniers mots, je n’oublierai jamais les minutes qui ont suivi. Je suis heureux d’avoir pu rentrer pour lui dire au revoir. Je suis heureux d’avoir vu son sourire une dernière fois. Mais je suis triste.

      Je ne sais pas trop pourquoi je vous raconte tout ça. C’est très personnel, et je ne comprends pas cette partie de moi qui veut absolument divulguer cette intimité. Je crois que j’écris cela pour tous ceux qui sont touchés de près comme de loin par le cancer. Si vous lisez cet article, et que vous êtes concernés, sachez que, bien que le cancer ne se guérisse pas, une présence, des mots, des sourires peuvent guérir le cœur. Si vous voyez l’avenir sombrement, soyez là pour la personne. Si vous êtes optimiste, soyez là aussi.

mardi 15 mai 2012

MDNA: Clinique mais épique.


      Madonna est revenue en ce début d’année, avec de multiples projets. La reine de la pop voulait surprendre, d’abord avec son film W.E. , avec sa prestation au Superbowl (grande messe du football américain) et surtout son douzième album (hors live, compilations et bandes originales de films), MDNA. Voici ma critique, un mois après la découverte de ce nouvel opus. J’ai pris la décision d’attendre avant de me prononcer sur ce sujet, car je ne voulais pas être influencé par l’euphorie des premières écoutes. Je détaillerai la galette morceau par morceau, avant de vous livrer un avis global sur cet énième retour de la reine de la pop.

      L’album s’ouvre sur un acte de contrition, un pardon de la madone pour les pêchers qu’elle a commis durant ses trente ans de carrière, mais aussi et surtout pour les folies qu’elle s’apprête à faire. La prière du début n’est autre qu’une reprise de sa propre chanson Act of Contrition, qui clôturait l’album Like a Prayer. C’est avec Girl Gone Wild que démarre donc cet album. Il s’agit d’une chanson certes très dansante et au pouvoir dansant incroyable, mais quelque peu démodée. De la pure eurodance posée sur une mélodie un peu rétro, digne de ses débuts musicaux. L’intention du projet est directement annoncée : faire danser. Et quoi que l’on puisse en dire, la magie fonctionne.

      Madonna passe ensuite à Gang Bang, une des chansons, selon moi, les plus abouties de sa carrière entière, et définitivement la chanson la plus atypique de cette douzième rondelle. Madonna nous explique, sans regrets aucun, comment elle a tué son amant. Elle susurre, elle crie, elle hurle, la chanson est un vrai film encré par une transe infinie. Madonna a par ailleurs avoué avoir pensé à Quentin Tarantino lorsqu’elle a enregistré la chanson. Elle aurait aimé qu’il réalise la vidéo de la chanson, mais d’après ce dernier, le projet n’aboutira probablement pas. Ce titre, c’est ce que je voulais : de la prise de risque, des couilles. Je suis donc servi et je dois admettre que rien qu’avec ce titre, je ne me sens pas volé.

      Autre producteur, même virage, I’m Addicted parle de drogue et d’amour : une collocation de termes au final assez simple et déjà vue (Like a drug – Kylie Minogue), mais qui fonctionne à merveille. Du début du morceau, où la voix de la chanteuse semble « bouffée » par les sonorités électro, à la fin, où elle scande le désormais culte « MDNA MDNA », on voit le parcours d’une junkie de l’amour. Comme beaucoup d’autres chansons, les paroles sont fort imagées, et font très « cinématographique ».

      Turn up the radio, morceau suivant, est signé Solveig, et cela s’entend. Cette chanson, certes entrainante, ne semble pas vraiment décoller, et est surtout très semblable à Hello, du même producteur. C’est de la dance, c’est fun, c’est frais, mais ça n’est pas du Madonna.

      Give me all your Luvin’, véritable hymne du Superbowl 2012 résonne ensuite. La chanson est très fun et fraîche, bien que peu inventive. On la pardonne grâce au rythme effréné et à l’esprit très « adolescent » que la chanson renvoie. C’est, selon moi, un bon choix de premier single, et je dois avouer ne pas comprendre pourquoi la chanson n’a pas fonctionné commercialement. Peut être n’aurait-elle pas dû miser entièrement sur le Superbowl pour promouvoir cette chanson (et l’album en général),  car les retombées de l’évènement se font surtout sentir aux Etats-Unis.

      La chanson suivante, je la trouve inaudible, insupportable. Some Girls est pour moi l’Incredible (Hard Candy) de MDNA. Entre le rythme peu mélodieux et la voix ultra-retouchée. Madonna semble crier plus qu’elle ne chante, non vraiment, cette chanson, je la zappe.

      C’est une adolescente qui vient chantonner Superstar. On ne sent pas bien la présence de Madonna derrière la mélodie entêtante, mais le morceau n’est pas mauvais pour autant. Les chœurs de Lourdes, la fille de Madonna, apportent une fraîcheur inouïe à la pièce, et en se laissant emporter par le rythme et les chœurs, on oublie assez vite que Madonna a 53 ans alors que cette chanson semble être chantée par une gamine. Niveau paroles, c’est pas génial : on y voit des comparaisons entre son amoureux et différentes superstars.

      I don’t give A : Pour certains, c’est LA perle de l’album. Moi, personnellement, je n’accroche pas. Je n’aime pas la présence de Nicki Minaj, déjà. Ensuite, le rap ne me parle pas vraiment, bien que les paroles soient fort personnelles et que la star se livre dans cette chanson comme peu de fois dans sa carrière. Mais j’admets que les chœurs finaux me font tripper.

      I’m a Sinner marque un tournant dans l’album : la production de William Orbit (Ray of Light, notamment). Elle revient au producteur qui lui a permis de revenir en force il y a près de 15 ans. Mais la magie opère moins. Ne vous méprenez pas, j’adore ce morceau, mais j’ai l’impression d’entendre un remix Bollywood de Beautiful Stranger. Enfin, impression de remix ou pas, le morceau est bon, avec une voix suraigüe, mais un rythme qui donne envie de se trémousser, le tout sur un vocabulaire biblique.

      La chanson suivante, Love Spent, toujours par William Orbit, est une de mes favorites. J’aime l’idée d’une balade qui donne envie de bouger. Pas danser, bouger. On hoche inévitablement la tête en écoutant ce morceau. Il démarre sur un air de banjo, avant d’avoir du synthé et donc de l’électro. Un pont magistral coupe la chanson en deux parties, complètement différentes l’une de l’autre. La chanson parle d’un homme davantage préoccupé par son argent que par son cœur.

      J’aime beaucoup Masterpiece, chanson réalisée à la base pour les besoins de son film W.E. , mais je ne vois sincèrement pas ce que ce morceau vient faire dans l’album. Il fait très années 90, avec un rythme un peu latin, qui évoque de loin La Isla Bonita, et des paroles où Madonna concède que rien n’est indestructible. Mais le hic, c’est que la chanson ne correspond pas du tout à la ligne logique de l’album. Enfin passons…

      Madonna clôture alors l’album sur Falling Free (en tout cas pour la version normale de l’album). C’est une ballade très originale avec des sonorités inattendues, et des paroles fort personnelles où la chanteuse évoque notamment l’amour et la mort. Pour moi, c’est une des grandes surprises de l’album, et j’aime beaucoup cette fin. C’est une merveille.

Ensuite vient une série de chansons pour l’édition deluxe :

       Beautiful Killer, chanson dédiée à Alain Delon est une agréable surprise. Il faut en effet admettre que les chansons bonus, sont souvent des déchets non-gardés pour l’album, mais on a ici un morceau digne de figurer sur la version normale de l’album. Le rythme est sympathique, entre ballade et dance.

      Dans I Fucked up, Madonna admet ses erreurs et demande pardon. Je n’ai rien à redire au niveau des paroles, car je les adore. Mais musicalement, je n’adhère pas du tout. La chanson ne comporte qu’un seul enchaînement présent du début à la fin, et se révèle être au final très peu musical et surtout très répétitif !

      Avec B-Day Song, la star propose une nouvelle variante de chanson d’anniversaire. Musicalement, c’est peu intéressant. Niveau paroles, idem. Mais cette chanson a le mérite d’être fun et fraîche, et de pouvoir agrémenter vos soirées d’anniversaire d’un rythme inattendu !

      Enfin, dernier morceau de l’album, Best Friend, où Madonna est triste et parle d’une amitié perdue. Musicalement c’est pas innovant, mais surprenant. Niveau paroles aussi.

      En conclusion, j’aime plutôt ce nouvel opus, bien qu’il soit entaché de chansons impersonnelles ou inappropriées au concept. Dans cet album, la madone se confesse, pleure, fait l’idiote et se drogue. Bien que je trouve la production réussie, je ne peux m’empêcher de trouver l’album trop clinique. On ne ressent pas l’artiste en studio qui bosse sur ses compos. On a cette impression que l’album a été conçu en salle d’opération, où aucune bavure ne pouvait être tolérée. C’est un peu dommage, mais je suppose que c’était le but recherché, et je respecte. Je clôturerai en ajoutant qu’après trente ans, sortir un album comme MDNA est très courageux, car ça passait ou ça cassait. Elle aurait pu sembler ridicule, mais ça n’est pas le cas. Et tant mieux. Elle parvient même au final à boucler un tour de force, en proposant à ses fans de la première heure des mélodies très rétro, alliées à des sonorités actuelles, pour plaire aux fans qui ont grandi avec la Madonna de la décennie précédente. Que cette carrière continue !

lundi 14 mai 2012

Lettre de l'absent.


      Allez, je me jette à l’eau.


      Cher lecteur, voilà déjà quelques temps que je me sens comme un poisson hors de l’eau. Vous l’aurez constaté : je n’écris plus rien. Une absence que je regrette profondément,  et à laquelle je vais tenter ce soir de mettre fin.


       En réalité, j’ai tenté plusieurs fois de laisser aller ma plume à ses élucubrations nocturnes qui m’ont fait vivre tant de choses avec moi-même et qui m’ont permis de partager mon intimité avec vous, pourtant si loin de moi . Mais j’éprouve, depuis maintenant des mois, une difficulté insurmontable à publier un article. D’une part, j’ai eu peu de temps à consacrer à l’écriture. J’aurais certainement pu en trouver, mais je ne l’ai pas fait car dans la vie, nous avons tous plusieurs familles. Il y a la famille littéraire, mais le sang et l’amitié règnent dans ma demeure.  J’ai cependant l’impression de vous avoir trompé. D’autre part, mes derniers sujets se révèlent être, après relecture, d’une très piètre qualité. Lorsque je les relis, plutôt que de me donner envie de poster à nouveau, je ressens cette envie de tout supprimer, tout déchirer, tout brûler. Pourtant tout n’est pas mauvais. Certains articles sont même plutôt bons.

      L’écriture est un jeu qui comporte des pièges. J’ai tenté de les déjouer, mais je n’y suis pas arrivé. Au début, je n’étais pas conscient de ces guets-apens. Je laissais mes doigts pianoter sur mon clavier, vous livrant directement ce qui sortait de mes veines et de mes larmes. Mais avec le temps, j’ai eu cette soif de perfection.  Mes dernières productions s’avèrent être parfaitement léchées, retouchées. Certes, elles sont jolies et sentent bon le linge propre, mais je n’y reconnais plus ma patte tant les mots m’ont mis sur la mauvaise route. Je commençais en prose, terminais en vers, modifiais telle ou telle strophe pour la rendre mélodieuse, pour obtenir au final un sujet que je ne voulais pas traiter. Je me suis en quelque sorte violé l’esprit, et je me sens sali.


      L’écriture, bien qu’elle soit une de mes amours, est très éprouvante. Vous le savez probablement, que vous vous soyez déjà  prêté au jeu ou non. Je connais souvent cette frustration de ne pas pouvoir sélectionner la bonne formulation, le bon mot. Comment vous transmettre ma peine la plus profonde, lorsque je ne parviens pas à mettre de mots dessus ? Comment parler d’amour, alors que ce terme a une définition personnelle qui ne correspond probablement pas à celle que vous avez ? Là réside toute la subtilité du français. Je n’oserais me comparer à un Rimbaud, mais ce dernier parvenait à faire ressortir des sentiments si intenses, si réels, des sensations si vraies que l’on avait l’impression d’avoir écrire ces poèmes soi-même.

      Alors oui, j’ai abandonné. J’ai baissé la plume, je me suis emprisonné dans ma citadelle de verre, laissant les mots des autres m’affecter, me faire voyager, me faire pleurer, me faire rester. Mais même en cessant mes activités, je me sens dénudé. Il me manque une dimension, et aussi étrange que cela puisse paraître, vous me manquez terriblement. Vous ne vous manifestez pas souvent,  mais votre lecture veut dire tellement pour moi. Lorsque je vous écris un message, j’ai l’impression de donner un sens à ma vie. C’est quelque chose de concret, de beau. J’aime faire passer un message, parler de ce que j’aime, de ceux que j’aime. J’aime vous transmettre mon avis sur tel évènement, ma révolte face à telle actualité. Lorsque j’écris, j’ai l’impression d’importer à quelqu’un. Vous ne me voyez pas, vous lisez en moi. C’est un sentiment comparable à l’amour.


      Je vais donc tenter de relever le défi de me soumettre à nouveau à la plume, en évitant les fossés dans lesquels je me suis jeté par le passé. Vous l’aurez remarqué, l’écriture de cette lettre est simpliste. Je n’ai pas tenté de sublimer la langue qu’il m’a été donné de travailler. Je vais revenir au fond, au cœur, plutôt qu’à la peau de douceur satinée que je vous ai livrée dans mes derniers articles. Plus de simplicité, de clarté, d’honnêteté. J’espère que cela fonctionnera, sans quoi vous me le ferez probablement savoir. Je compte sur vous car vous ne m’avez jamais laissé tomber. Je reviens à vous, comme un chat qui rentre de fugue, affamé. Je suis affamé de vous, je suis affamé de nous, je suis affamé de tout.


      Bien à vous,
      
      Tom 

mardi 28 février 2012

Vitriol, soirée d'été.


Les heures passent et tu ne viens pas.
Parfois entre deux voies, je t'entrevois. Je ne t'apparais pas.

J'ai beau crier sur tous les toits, jouer à celui que je ne suis pas,
Jamais tu ne m'aperçois.

Je remplis mon verre à rosé. Le tien t'attend.

Malgré ce soleil de fin d'été, tu joues à l’abonné absent.
Ce n'est qu'un jeu, qu'une question de temps, j'en suis conscient.
Je suis mauvais perdant.

Hâte-toi, ta coupe se réchauffe et mes paupières s'embrassent.
Je défie ce sommeil arrogant, mon âme fugace s'agace. Mon corps s'embrase.

Je t'écris des "Je t'aime" et tu me délaisses.
Je contemple ma coupe, comme tu me blesses.

Je ne te connais même pas et j'ai fait de toi mon roi.

L'été touche à sa fin, tu es mon Séraphin.
Mon verre est vide, tremblent alors mes mains
De ne pas t'avoir eu en vaccin.

Ta coupe est pleine, pleine de ce vin.
Le pétillant n'y est plus, ni dans ton verre, ni dans mes fins.

En biologie comme en amour, le coeur va et vient.
Je ferme les yeux sur un soir sans lendemain.