mercredi 27 juillet 2011

Le deuil / Jet-lag.


Parfois, je ne le cacherai pas, je suis en décalage. Décalage par rapport à ma vie, mes valeurs, mes attentes ou mes rêves. Il n'est effectivement pas toujours simple de garder les pieds sur terre, et c'est souvent en volant, en prenant le volant et en s'éloignant que l'on peut alors prendre conscience de la route parallèle que l'on a pris sans s'en rendre compte.

Ainsi, en voyageant cet été, en vivant mon idylle américain, j'ai réalisé à quel point je m'étais éloigné de moi-même cette dernière année. Je ne voulais plus faire d'études dans l'optique de devenir traducteur, mais parce qu'il me fallait réussir. Je ne cherchais plus l'amour par délectation du sentiment, mais en vue de combler un vide insoutenable. Je n'écrivais plus pour le plaisir mais pour la délivrance d'une âme lourde à supporter. Je ne sortais plus pour m'amuser mais pour m'enfuir d'une vie qui me dépassait.

Je suppose que c'est ce que l'on appelle "faire un deuil".

Lors d'un décès, il n'y a pas que le défunt qui part en voyage. L'entourage subit cette disparition injuste, comme un cadeau que l'on vous aurait repris des mains. Et il en souffre. Il se blesse à ne savoir plus où il se trouve ni où aller. Comme lors d'un vol outre-atlantique, on en sort déboussolé, dans une zone temporelle-émotionnelle inadéquate, floue, tel un avion en turbulences. Puis, vous vous remettez du trajet, vous vous reprenez en main, et vous vous autorisez à rouvrir les yeux sur votre existence le chemin continue.

La route est belle, mes amis, tant que le coeur y est...

mardi 26 juillet 2011

Vivre le Blues.


Je n'aimais pas la femme. J'aimais sa voix, ses textes, sa puissance et ses faiblesses.
Certains parlaient de marketing... Moi je pense qu'elle vivait sa musique.
Sa rage, sa solitude, ses peines et ses addictions étaient ancrées dans son blues, et c'est ça qui est grand.

Elle vivait vivait le blues, elle vivait la soul, elle vivait le black.

mercredi 13 juillet 2011

Phoenix 104, Arizona 55.


Voilà, Je prends enfin le temps d’écrire un peu. Je n’ai effectivement pas énormément de temps pour m’adonner à l’écriture, entre la traversée des canyons et autres déserts arides, et les longues heures de route pour rejoindre mes lieux de destination. Ne vous en faites pas, je ne vous infligerai pas chaque détail de mon voyage, sachez juste que je prends beaucoup de plaisir à revoir les lieux où j’ai aimé, rigolé et pleuré, ainsi qu’à découvrir des portions de routes que j’avais ignorées jusqu’ici.

Les rencontres, c’est toujours ce qui rend mes voyages inoubliables, tisser des liens avec des gens qu’a priori je n’aurais jamais eu la chance de croiser sur mon chemin. J’ai déjà eu la chance de connaitre plusieurs personnes de divers horizons, et je suis content de mon séjour rien que pour cela. Il y a les bonnes rencontres,… et les mauvaises, comme toujours. Mais les mauvaises expériences mettent d’autant plus en valeur les beaux moments d’un voyage !

J’ai découvert une nouvelle dimension de ce pays, les Etats-Unis. Un pays dont on rêve souvent. « Aah, le rêve américain ». Je le savais déjà l’année passée, il n’en est rien. Mais en pénétrant plus profondément dans l’Amérique, la désillusion m’a encore plus frappée que lorsque je séjournais à San Francisco. J’ai un très bon exemple : Las Vegas. Lorsque vous arrivez à Vegas, la ville des vices, vous êtes époustouflés de partout. Entre les néons aveuglants des grands casinos, et l’architecture exceptionnelle des hôtels, vous êtes émerveillés par ce Disneyland pour adultes. Le second jour, après avoir joué quelques dollars dans des machines à sous (et remporté $16, pour ma part), vous entrapercevez un vice autre que le sexe, l’alcool et le jeu. Vous découvrez l’énorme faille de la société actuelle. C'est-à-dire que des gens jouent (et perdent, la plupart du temps) leurs économies, en consommant à tout va, lorsque dehors, sur le trottoir, gisent des sans-abris. Ensuite, vous apprenez que des milliers de sans-logis résident dans les canalisations en sous-sol. Cela fait tout de même un drôle d’effet. Au soir, vous vous sustentez dans un des innombrables buffets de la ville. Vous vous voyez choisir entre de la nourriture mexicaine, européenne, américaine, et même orientale. Le gaspillage est omniprésent. Idem pour les boissons : la politique américaine en matière de restauration veut que vous soyez abreuvés jusqu’à plus soif. C’est le Refill. On vous sert un nouveau verre dès que vous arrivez à la moitié du précédent. Même si vous déclinez l’offre. Je dois le dire, je suis reparti un peu écœuré de Sin City, content de revenir à des paysages plus authentiques (bye bye le papier mâché) et à des populations plus obnubilées par votre être que votre avoir.

Heureusement pour mon équilibre personnel, il m’a été donné la chance de découvrir des endroits absolument magnifiques. Je m’étais déjà rendu dans le parc de Yosemite l’année dernière, mais les circonstances et la saison ont fait que je n’ai pu apprécier pleinement la beauté de la nature. J’y ai vu la magnificence de la faune et de la flore, avec des animaux tels que les lynx ou les coyotes et les arbres les plus grands du monde, les séquoias géants. Le lendemain de mon départ, je me retrouvais dans la plénitude du désert de la Vallée de la Mort, avec ses rochers, ses dunes de sable et ses canyons insoupçonnés. Les paysages y sont incroyablement calmes et purs. Les endroits sur terre où aucun son ne se laisse percevoir sont très rares. La vallée de la mort, avec son panorama lunaire en est un. Enfin, Je me suis rendu au légendaire Grand Canyon, où j’ai pu constater à quel point nous ne sommes rien. J’aimerais vous faire partager mon expérience avec les somptueuses photographies que j’ai pu tirer de ces contrées merveilleuses, mais le relief, le son, la grandeur de ces lieux ne peuvent transparaître dans un cliché.

Ce soir, me voici à Phoenix, dans l’Arizona. Cet endroit est plutôt une ville-étape qu’un lieu de découverte. Il s’agit de la 5ème plus grande ville des Etats-Unis, et elle n’est donc qu’une immense banlieue, sans réel centre-ville, sans réel intérêt. Je fais ma lessive, dans le motel où je réside pour la soirée, le long d’une autoroute, en observant du coin de l’œil ce magnifique coucher de soleil entre quelques palmiers et autres cactus. J’aime le coté vaste de ce pays. C’est probablement cela qui rend mon épopée si passionnante. On passe d’un accent purement américain, à un accent mexicain, on passe de cascades d’eau dans la forêt, à des dunes de sable à perte de vue, on passe de 18 degrés Celsius à 50 degrés à l’ombre (sans ombre possible) on passe de nids de fourmis à des endroits de vraie solitude. Et je continue la route. A bientôt.

Tom.