mardi 25 septembre 2012

La solitude à plusieurs.



7 milliards d’êtres humains sur terre. Et tant d’âmes esseulées. Comment cela est-il possible ? Il m’arrive souvent de me sentir comme la personne la plus seule au monde dans les endroits les plus bondés.  Et pourtant je suis un rassembleur. Mais, parfois, c’est la personne qui s’évertue à faire rire les autres qui est la plus triste au fond d’elle-même.

Sur la piste de danse, je transpire, lançant tour à tour des sourires et des épées fatales. Je semble toujours passer le plus beau moment de ma vie, mais la vie nocturne est un théâtre. On sort pour oublier qu’à l’intérieur tout n’est pas parfait. Alors, on boit. D’ailleurs, pourquoi boit-on ? Si tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes, boirait-on à en être malade ? Je ne le crois pas. On boit pour convoquer la fée verte, on sort pour se sentir moins seul.  Une fois la fête terminée, les lumières débranchées et le podium démonté, la place à mes côtés reste libre. Terriblement libre.

C’est la même chose à l’école. J’aime faire le clown comique. Jamais le triste. J’ai ces grimages permanents sur mes traits. Enfin, semi-permanents, car, une fois rentré chez moi, ces arbres, ce silence, ce froid me rappellent que ma vie ne tient qu’à des éclats de rire feints et quelques sorties libératrices.

Comme une pute enchaine les amants, j’enchaine les gens. Ils sont nombreux à avoir fait partie de ma vie, mais pour la plupart, ça n’a duré qu’un temps. Ce n’est même pas une fatigue de ma part, ni une paresse à rester en contact, j’ai ce besoin de sans cesse renouveler mon environnement, quitte à endosser les reproches et les remords.

Oui, j’ai des amis. Et ils sont en or, je ne le tairai point. Mais il arrive un moment, dans la vie, où vous réaliser que donner l’intégralité de votre énergie et de votre temps à votre travail et vos amis n’est pas une combinaison optimale. Il manque une dimension. Je pourrais être dans un avion, entouré de centaines d’amis et de personnes qui ont tenu une place dans mon cœur, ce siège resterait vide, à mes côtés. Et tant qu’il ne sera occupé, vous me verrez rire pour pleurer, danser pour m’effondrer, fumer pour embrasser et embraser un cœur.


vendredi 7 septembre 2012

S12 EP24.


Comme le temps passe ! Hier, je terminais non sans peine mes études secondaires, et  me voilà désormais en 3ème Bac, à quelques mois de mon Erasmus à Munich. Plus rien ne peut se mettre en travers de ma route désormais. Heureusement ? Malheureusement ? Je ne sais pas trop.

Une grande part de moi veut aller de l’avant. Je refuse de stagner, j’ai parfois d’ailleurs l’impression d’être en retard. Je le semble, si on en regarde mon palmarès universitaire, mais humainement, mon année à l’étranger était exceptionnelle, et je ne regrette rien.  L’Erasmus qui m’attend devrait être une nouvelle expérience humaine bien différente de mon premier séjour à Munich. La première fois, j’étais en petite école privée, dans de petites classes, sans grande responsabilité. Cette fois, le voyage fait partie de mon cursus universitaire. Je ne pense pas que cela sera plus difficile que la première fois, mais probablement différent ! Et je suis très excité malgré ma crainte. J’ai peur de vouloir comparer mes deux séjours, et de tirer un bilan erroné sur le moment.

Mais une seconde part de moi mange de la pizza en écoutant Nirvana, bière à la main, dans ma chambre d’adolescent que je ne suis plus. Ce Tom prévoit les soirées à venir et planche sur les idées-concept. Il veut rester à Soignies. Il veut que ses amis y restent, et que rien ne change jamais. Pourquoi se séparer ? Pourquoi ne peut-on pas conserver ce que l’on a pu créer ? C’est pourtant si beau ! Je ne suis pas le seul à quitter mon milieu, et j’ai vraiment peur de ne plus le retrouver intact. Cela semble narcissique, je sais, mais j’ai le sentiment que les choses ne seront plus jamais comme elles l’étaient l’année dernière. Le cru 2011-2012 était effectivement particulièrement parfait.

J’aime ces deux moi. Ils sont complémentaires. C’est pour cela que j’ai peur de me séparer de l’un d’entre eux. Et si je ne tenais pas la route ? Et si je fonçais dans le mur ? Je me disais tout à l’heure que j’avais l’impression d’être dans le dernier épisode de la dernière saison d’une série. Lorsque les protagonistes se séparent, et que l’on devra attendre une dizaine d’année avant de voir naître un film ou une saison de grand retour.

Mais ne sommes-nous pas justement au point de non-retour ?


Crédits photo : Eric Frey84 on Flickr : http://www.flickr.com/photos/ericfrey/6412197853/ 

mardi 4 septembre 2012

Encore un rendez-vous manqué.


Ce matin, je me suis levé du mauvais pied. Et chez moi, se réveiller de mauvaise humeur, signifie grogner toute la journée. Je ne parviens jamais à pardonner ce qui a dérangé ma matinée. Et je m’en prends toujours aux mauvaises victimes.

Pourquoi étais-je de mauvaise humeur, me demanderez-vous. Car j’avais un rendez-vous.

Un beau jeune homme doué avec les mots, attirant et charmant. Cela fait rêver, hein ? Mais moi non. Je prends toujours peur dans de telles situations. Et s’il ne me trouvait pas intéressant ? Et si je ne savais que dire ? J’ai la phobie du blanc. Et s’il me trouvait moins bien qu’en photo ? Pourquoi lui ai-je envoyé des photos où je parais plus beau, plus mince, plus musclé que je ne le suis vraiment ? Alors entre tous ces doutes, comment pourrais-je passer une bonne journée ?

Il est midi, je dois manger. Mais que manger ? Je n’oserais pas tenter la tartine de fromage, de peur de conserver ce délicieux fumet du terroir dans la bouche. Un sandwich ? Je ferais mieux de prendre quelque chose de léger. Je ne mange pas. Quelle bonne idée !

Ensuite, que porter ? J’adore ce t-shirt, mais il est à laver, ce pull me met en valeur, mais nous sommes en été. Et si je jouais la carte de la simplicité, avec cette chemise unie ? Je vais mettre ce parfum ci. Non, le Kenzo est plus frais. Quoique…. Peut être il aime le sucré Lempicka ? On verra. Est-ce qu’il apprécie les sous-vêtements de marque ou préfère-t-il la neutralité ? Non, on ne va pas baiser, on va juste boire un café. Mais s’il commençait à me draguer ?

Avec tout ça, je tombe trop juste pour mon train. Je cours, au risque de niquer ma coiffure bien bossée et de mettre au défi l’efficacité de mon déo ? Non, je prendrai le suivant, tant pis pour la ponctualité.

Mais j’ai vraiment peur. Ca ne comptera pas pour du beurre, c’est la première impression, ça joue énormément. J’y vais ? J’y vais pas ? Je reste chez moi.

Je sais qu’il m’attend, verre en main. On avait dit le Fontainas à 19 :30. Mais je suis à Soignies. Dans mon pyjama, à manger ce dont je me suis privé toute la journée. Et je n’irai pas: je l'ai dit, je reste chez moi.

Encore un rendez-vous manqué… Je les collectionne depuis des années. Dans  de telles circonstances, pourquoi m’évertuer à vouloir rencontrer ? Je pose lapin après lapin, et je me plains. Je me plains de ne susciter l’intérêt de personne.  Quel culot.