vendredi 23 décembre 2011

Souvenirs d'Ipanema.



Une mélodie d'antan résonne dans mon esprit. Mes organes vibrent sous le rythme soutenu de cet alto que j'avais oublié. Ma tête ballotte de gauche à droite tandis que mes yeux se remplissent de larmes. Comment ai-je pu oublier cet air léger et souple que la nuit fait parvenir au plus profond de moi? Cette légèreté, je l'ai perdue à tout jamais. J'ai beau réécouter cette chanson au fil des heures, il semble lui manquer quelque chose. Est-ce l’authenticité d'un vinyle rayé? Les parasites d'un haut-parleur inusité ou l'atrocité des couleurs actuelles? Non. C'est l’interprétation personnelle de ma mère qui lui fait défaut. Ses petites pauses, ses rires, ses éclats de colère comme ses larmes. Bien sûr la version originale est belle et a le mérite de me ramener à mon enfance, lorsque je l'écoutais d'un air las, sur le sofa, durant les répétitions interminables. On ne réalise jamais à quel point un instant est délectable au bon moment. On saute toujours une ligne pour après vouloir revenir à la portée précédente. Mais Le papier à musique continue sa mélodie, et rien ne nous permet de réécouter le passage auquel nous aurions dû être attentif.

Je me souviens encore d'un saxophone volant dans les airs, léger, sur fond de crise parentale. Il en aura vécu, des choses, comme moi. Je revois cette salle enfumée d'une mélancolie que les jazzman transmettent dans leur musique. Ce subtil mélange de sensualité (sexualité?), à la solitude éternelle. Et ces verres de bière, et ces cigarettes... Sous des airs de clowns musicaux se cachent souvent des âmes perdues sur le sentier du doute. Cette mélodie était une erreur et je ne peux m’empêcher de me sentir désolé pour cette femme victime d'un rythme peut-être trop effréné pour son frêle corps.

Oui, cette chanson était sans doute une erreur, mais n'aurait-elle justement pas dû se produire? Je crois en l'ordre des choses et en la signification de chaque acte comme un musicien croit en l'importance de chaque note sur une portée. Et à mon tour, je compose ma propre partie de l'ensemble, avec mes erreurs de débutant et mes pauses, mes larmes et mes cris. Mais sans saxophone.

jeudi 10 novembre 2011

La musique.


J’ai toujours trouvé le pouvoir de la musique impressionnant. Ne vous est-il jamais arrivé de ressentir des sentiments inexplicables, à l’écoute simple d’un morceau ? Ce phénomène se produit souvent chez moi. La musique me semble d’ailleurs être omnipotente chez moi. Elle est comme une drogue qui ne causerait pas de dégâts sur la santé et qui, surtout, serait légale. J’en suis dépendant. Mon humeur varie souvent selon l’album que je viens d’écouter, ou le concert que j’ai récemment vu. Certains instruments me rendent mélancoliques, d’autres airs ont cette capacité à étouffer la tristesse que je ressens parfois. Je suis souvent même euphorique à l’écoute d’une mélodie particulièrement joyeuse. Certaines ballades me rejettent dans le passé, dans des voyages, face à des images. Parfois j’en ris, parfois j’en pleure. C’est alors une des meilleures manières de ne pas oublier. La Samba me ramène à Rio tandis que des créations électroniques me font voler vers Munich. En écoutant des instrumentaux, je me retrouve face à un piano, à faire des reprises avec mon cher et tendre. Je ne voudrais pas oublier ces sons, ces rythmes, ces voix sur lesquels j’ai pu aimer, faire l’amour de tout mon cœur et corps. Et ces solos de guitare, où nous nous sommes tous projetés sur scène, devant une foule en délire scandant notre nom à tue tête… Car la musique assure une fonction onirique. Les chansons nous permettent de rêver, d’imaginer. C’est pour cela que je n’attache que peu d’importances aux vidéos musicales. Je trouve que ces clips instaurent un arrêt à notre imagination. Comme un bon bouquin qui serait adapté au grand écran.

Vous avez maintenant compris la place que prend la musique dans ma vie. Alors voici une chanson qui me rend heureux lors de chaque écoute, et ce depuis des mois !

vendredi 4 novembre 2011

Retards de trains et élucubrations nocturnes.


S’il n’y avait qu’un défaut pour me caractériser, il s’agirait probablement de mon impatience. J’ai cette faim de vivre qui me propulse à travers les moments de bonheur et de tristesse et qui me ronge lorsque j’attends après la vie. Mais que fait la vie si l’on attend sur un banc qu’un changement ne nous emporte ?

L’attente m’ennuie. Elle me garde prisonnier dans cette tente martelée de perles de pluie, violentée par les coups de vents et les pétarades des marrons mourants. Elle m’attache à cette chaise immobile, cloitré dans le noir. Elle m’est invivable. Je ne peux supporter de gaspiller mes bouffées d’air du temps à espérer un rai de lumière sous la porte. L’attente fait peur, comme ce danger latent pesant sur nos têtes de pauvres mortels. Une épée de Damoclès qui cache bien son jeu de lames toutes prêtes à nous faire succomber à tout moment. C’est pourquoi l’attente me fait tant souffrir. Il ne s’agit pas là d’une quelconque douleur physique, facilement oubliable. Non, c’est une peur au ventre, un stand-by digestif qui empiète sur mes organes respiratoires. L’attente me tue.

Malgré tout le mal que je me donne pour pallier à cette dépendance d’adrénaline, persistent certaines choses incontrôlables. Et c’est là que la souffrance se fait le plus sentir. Car je n’attends jamais pour agir. Mais comment rencontrer l’amour ? Précipiter une relation est-il une alternative envisageable ? Et s’il n’était pas le bon ? Et si je ne rencontre personne ? Car c’est là que réside mon problème. Je n’ai pas cette assurance dans ma vie sociale. J’attends l’amour, mais il semblerait surtout que je m’attende moi-même avant toute autre chose. Et c’est là un bien pire mal que d’attendre une autre personne, croyez moi. J’en ai passé des heures dans le noir, à attendre ce coup de fil, ce coup d’œil, ce tweet. Mais rien n’est encore venu. Et cette absence dans mon lit. Dans ma vie.

L’amour se vit à cent à l’heure, mais ne se précipite pas. Un drôle de paradoxe lorsqu’on y pense.

lundi 17 octobre 2011

C'est la crise.


On ne manque pas de nous le rappeler chaque jour dans les médias. Chaque jour, la fournée matinale de journaux nous martèle de ce mot. Qu’il s’agisse de la hausse des prix des denrées alimentaires, ou du manque à gagner des multinationales, le paysage médiatique est devenu bien sombre ces derniers temps.

Et il semble que la crise appelle la crise. Un jour on joue avec notre argent à Wall Street, le lendemain, le panier de la ménagère devient moins abordable. Bien sûr, il y a les grandes erreurs reconnues, que le commun des mortels n’a pas fini de payer. Mais les grands de ce monde ne donnent pas l’impression d’apprendre de leurs fautes et autres manipulations sournoises. Je ne m’apprête pas à tenir un discours bête et incohérent en prêchant l’anarchie économique et la victoire de l’amour sur l’argent. Ca n’existera pas. Ca n’a d’ailleurs jamais existé. Bien évidemment, nous n’avons pas toujours eu recours à la monnaie telle qu’on la connait actuellement. Nos prédécesseurs du Néolithique ne possédaient pas encore cet instrument de mesure (et de démesure), mais ils réglaient leurs comptes par le troc et l’échange de biens et services. Ensuite apparut la monnaie, ces rondelles de cuivre ou d’étain, frappées d’un tampon signalant la valeur et l’origine de ces pièces. Je ne suis pas non plus là pour dire que l’argent est sale. Ca n’est un secret pour personne. J’ai simplement envie de m’exprimer à propos de ce sujet qui ne me tient pas à cœur, loin de là, mais qui marque mon quotidien, ainsi que celui de six milliards d’êtres humains.

Car je suis inquiet. Notre situation n’est pas catastrophique – ou bien l’est elle tant qu’il n’y a plus lieu de se faire du souci – mais le schéma actuel de nos consommations, des besoins que nous nous sommes créés semble difficile à écorner. C’est pourtant ce qu’il va falloir faire : réduire nos dépenses inutiles. Mais comment distinguer les dépenses inhérentes à notre vie de celles, superflues, qui agrémentent notre quotidien de petits bonheurs ? Va-t-on retrouver en Occident la misère accrue que nos ancêtres ont connu il y a encore peu de temps ? Étaient-ils plus malheureux que nous, d’ailleurs ? Les choix seront cruciaux et douloureux à faire. Comment se passer de nos bijoux électroniques à l’heure de l’actualisation en temps réel de notre vie sur les réseaux sociaux et de la communication internationale instantanée? Bien sûr tout le monde n’a pas nourri ce besoin. Mais qu’en est-il des livres ? J’ai moi-même constaté à quel point je lis moins, tellement la littérature est devenue onéreuse. En ce qui concerne la culture, l’avenir parait bien ténébreux. Sera-ce bientôt la fin du business hollywoodien, des grandes idoles du divertissement musical et du commerce de la grande mode ?

Il s’agit là de nombreux atouts de confort dont on pourra se passer. Mais à quel prix ? Car oui, les économies seront impressionnantes, mais le capital moral risque fort bien d’être embourbé dans ces liasses de dollars et autres euros épargnés. Peut-on revenir à la société d’antan, où le divertissement n’avait qu’une place mineure face à l’importance du travail et de la survie ? Je ne crois pas que les gens étaient plus malheureux que nous à l’époque. Mais ils n’avaient pas encore découvert les grandes joies de la consommation de masse. Ils ignoraient encore qu’un jour, des petites boites seraient posées sur nos bureaux et nous délivreraient des informations ou des jeux. Comment revenir en arrière ? Les instincts seront-ils exacerbés ? Quand je pense à tout cela, je ne peux que remettre en question mon mode de vie hasardeux dans un monde caché dans l’œil d’un terrifiant cyclone financier.

mercredi 7 septembre 2011

Au moins, ma cage est faite de lumière.


On m'interroge souvent à propos de ma passion pour Madonna. Le culte que je lui voue en interpelle plus d'un. Je n'ai jamais pu me l'expliquer, mais voici quelques pistes qui pourraient vous aider (et m'aider moi-même) à cerner ma relation avec celle qui est la grande soeur avec qui j'ai grandi.

Lorsque j'étais enfant, et d'ailleurs jusque tard dans mon adolescence, j'étais très solitaire. Je n'avais pas vraiment d'amis, ou du moins, je ne le savais pas. Je n'osais inviter mes connaissances à la maison, je ne célébrais pas mes anniversaires, j'étais très fermé aux autres... et à moi-même. Pourtant, au fond de moi scintillait le rêve de me confier à quelqu'un, d'avancer dans ma vie en tenant une main forte. Je n'avais pas cette main. Bien sûr, mes parents étaient aimants et m'entouraient comme ils le pouvaient, comme les parents le peuvent, mais j'avais ce besoin de relation privilégiée, une relation forte, qu'avec le recul, je n'aurais pu avoir avec quel qu’ami.

A dix ans, je me vis offrir ma première radio. Je me précipitai alors dans un grand magasin afin de déterminer ce qui fut mon premier disque. "Greatest Hits Volume II". Je ne savais pas grand chose de Madonna: quelques bribes de mélodies résonnaient dans ma tête. Je la connaissais uniquement par l’intermédiaire de ma soeur, dont je n'étais pas sans savoir l'admiration pour cette chanteuse, "Madonna".

J'ai alors découvert un univers sans en cerner le réel sens. Au début, ce n'était pour moi que de la musique. C'aurait pu être n'importe qui, mais, pour une raison ou une autre, ce fut elle.

Plus tard, je me suis intéressé au personnage, à sa carrière, aux messages qu'elle a véhiculé. Et cela a bouleversé ma vie. J'ai découvert que Madonna Veronica Louise Ester Ciccone était bien plus qu'une popstar comme beaucoup d'autres. J'ai pris conscience de ma différence assez vite, aussi. j'ai bien vu que les garçons de mon âge n'écoutaient pas cette artiste. Je les ai vu commencer à flirter, je les ai entendu parler de sexe, de filles. Je palpais l'inadéquation de leur mots par rapport à mes pensées et à mes pulsions. J'ai compris que je ne flirterais pas avec des filles, et que le sentier qui s'imposait à moi était bien plus sinueux et bordé de mauvaises herbes que ce belle grande route de macadam. J'ai cru que j'avais choisi la mauvaise voie, que j'avais commis une erreur, et même que j'étais cette erreur. C'est justement durant cette période de ma vie que je me suis documenté sur Madonna et ses messages. J'ai beaucoup discuté avec elle. Nous avons partagé beaucoup de choses. Et elle m'a dit que je n'avais rien fait de mal, que ma sexualité était différente de celle dont on m'avait éduqué les bases, mais que ça n'était pas un problème. Elle m'a aidé à m'accepter tel que j'étais. Elle m'a accompagné sur le long chemin de l’épanouissement sexuel, gardant sur moi un regard de tendresse et de bienfaisance. Elle m'a mis en garde contre les dangers, les mauvaises passes et les torrents. J'ai connu l'humiliation. Le chemin de la gloire est pavé d'humiliation.

C'est donc en traversant ces étapes que j'ai compris qui j'étais, et que je suis parvenu à devenir moi-même. Le Tom que je suis aujourd'hui. Et sans elle, je crois que ce voyage aurait été beaucoup plus douloureux pour moi.

lundi 8 août 2011

Amitié compromise.


Quel terrible sentiment, que celui d'avoir déchiré une page sur laquelle on a tant travaillé. Parfois je décide que ce que je fais est mauvais et j'use de mon spectaculaire don de tout détruire. Je jette, je casse, je me lave les mains d'un texte trop douloureux. Quel gâchis je fais, car ensuite vient la pléiade de regrets. Rien n'est plus triste que de sous-estimer son talent, de bousiller à force de mains et de mots une histoire qui nous dépasse. En écriture comme en amitié.

On peut commettre des erreurs de coeur ou de grammaire, mais ça n'est pas une raison pour se défaire de ces heures de dur labeur. Car une amitié se travaille, tel un livre que l'on voudrait animer et colorier. Je m'égare souvent lorsque je compose un texte. Je pars dans tous les sens, dans de mauvaises directions. Et lorsque je prends conscience de mon égarement, je décide de baisser les bras par crainte des défis ou par paresse. Je suis un lâche de la plume et des sentiments.

Mais la fuite ne peut que mettre en évidence mes incapacités. Lorsque mon histoire est compromise, c'est mon attitude qui compromet mon talent, pas mes écarts de langage ou d'actes. Je ne mets en danger mon amitié que lorsque je postule avoir mal agi, lorsque je fonds en une mare d'excuses et de larmes. Et c'est précisément là que la souffrance se situe. Je veux que l'on se souvienne de moi comme du meilleur des amants, du meilleur ami ou de l'acolyte parfait, pas comme du trouillard que je suis.

Alors je vais retrousser mes manches et reprendre tous ces textes abandonnés, ces amitiés que je crois en péril et celles que je pense avoir compromises.

samedi 6 août 2011

Los Angeles 101.


Une fois de plus, c’est un désert traversé et des centaines de kilomètres parcourus. Depuis la dernière fois, j’ai vécu pas mal d’expériences pour le moins intéressantes. Apres avoir perdu deux jours à Phoenix, nous avons pris la route de l’ouest, afin de regagner la Californie. Nous nous y sommes laissés gagner par le charme de San Diego. C’est effectivement probablement la ville la plus latine des Etats-Unis, avec les peaux teintées par le soleil, ses innombrables terrasses où il fait bon s’arrêter de vivre et de siroter une Margarita autour de quelques tapas et ses rythmes exotiques çà et là. La chaleur y fut moins étouffante que lors des dernières semaines et c’est avec grande joie que nous avons ressorti les gilets !
Nous avons profité de cette ambiance et de la proximité de la frontière mexicaine pour… passer la bordure et y découvrir Tijuana, surnommée le bordel de l’Amérique. Rien que ça. Et pas à tort. Tout s’y monnaie en sexe, dollars et alcool. Les jeunes américains viennent y boire légalement et rentrent ensuite chez eux tout simplement. Quoique… On a pu voir la différence entre les deux pays, au niveau de l’immigration. Pour entre au Mexique, il suffit de passer un ridicule portique, comme si vous entriez dans une attraction dans un parc de loisirs. Aucun document ne vous est demandé, on ne vous jette pas même un regard. Par contre, dans l’autre sens, lorsque vous décidez de regagner les USA, vous vous trouvez confronté à une file… de plus d’1 kilomètre de long, plusieurs heures d’attentes en plein soleil, pour arriver à un bureau où l’on vous demande si vous transportez des armes nucléaires ou autres produits explosifs. Une autre différence marquante… La condition de vie est bien supérieure aux Etats-Unis qu’au Mexique. On s’en doutait, bien sûr, mais cette fois, j’ai réellement compris la raison pour laquelle les mexicains rêvent de rêver le rêve américain. Tout semble sale, détruit, que ce soient les rues, les bâtiments ou bien les gens. Cette ville pue le mal-être. Mais ce fut intéressant d’y pénétrer et de pouvoir mieux cerner la question américano-mexicaine.
Après ces pérégrinations mexicaines, nous avons débuté la remontée de la côte ouest. Nous sommes notamment passés par la cité des anges. Endroit que je déteste profondément. Tout le monde parle toujours de Los Angeles comme d’un rêve. Alors c’est ça le rêve ? Avoir pour seuls commerces des McDonalds tous les 3 blocs ainsi que pour seul café, le Starbuck’s de chaque coin de rue, c’est utopique ? Non. C’est nauséabond, laid, triste, atroce. Je déteste Los Angeles. Les rencontres que j’y ai faites ce weekend m’ont d’ailleurs conforté dans mon idée. Après avoir dépensé des dizaines de dollars en taxi pour trainer dans les quartiers gay branchés (où je n’ai rien pu faire car moins de 21 ans), j’ai fait la rencontre de deux personnes, dans une petite rue à l’écart. Après avoir fait un état des lieux de leur niveau intellectuel et social, j’ai compris qu’ils étaient honnête et dans la détresse. Je les ai emmenés au restaurant où nous avons partagé une conversation d’une longueur incroyable à propos de comment les Etats-Unis leur ont retiré leur honneur et leur ont tout pris en les piétinant et les jetant à la rue. C’était très intéressant de parler de désillusion américaine avec les premiers concernés : les bernés du système. Un récit émouvant qui m’a touché au plus profond de moi-même. En rentrant à l’hôtel, tard dans la soirée, j’ai réalisé que j’avais la mauvaise adresse. Mon taxi m’a donc déposé au mauvais endroit et j’ai marché durant quelques heures jusque mon hôtel. Ce fut assez traumatisant, mais tellement bon. Particulièrement en écoutant « Thank you » d’Alanis Morissette.
Ma dernière étape pour cet article, c’est le lieu où je me trouve actuellement ! Santa Barbara. Il s’agit d’une station balnéaire très coquette où le centre ville est très bien assorti, avec ses magasins divers, construits et décorés dans un style linéaire. Cela crée une espèce de continuité qui est ma foi très agréable à la vue. Le temps y est magnifique (80% de l’année y est ensoleillée) et les habitants sont

mercredi 27 juillet 2011

Le deuil / Jet-lag.


Parfois, je ne le cacherai pas, je suis en décalage. Décalage par rapport à ma vie, mes valeurs, mes attentes ou mes rêves. Il n'est effectivement pas toujours simple de garder les pieds sur terre, et c'est souvent en volant, en prenant le volant et en s'éloignant que l'on peut alors prendre conscience de la route parallèle que l'on a pris sans s'en rendre compte.

Ainsi, en voyageant cet été, en vivant mon idylle américain, j'ai réalisé à quel point je m'étais éloigné de moi-même cette dernière année. Je ne voulais plus faire d'études dans l'optique de devenir traducteur, mais parce qu'il me fallait réussir. Je ne cherchais plus l'amour par délectation du sentiment, mais en vue de combler un vide insoutenable. Je n'écrivais plus pour le plaisir mais pour la délivrance d'une âme lourde à supporter. Je ne sortais plus pour m'amuser mais pour m'enfuir d'une vie qui me dépassait.

Je suppose que c'est ce que l'on appelle "faire un deuil".

Lors d'un décès, il n'y a pas que le défunt qui part en voyage. L'entourage subit cette disparition injuste, comme un cadeau que l'on vous aurait repris des mains. Et il en souffre. Il se blesse à ne savoir plus où il se trouve ni où aller. Comme lors d'un vol outre-atlantique, on en sort déboussolé, dans une zone temporelle-émotionnelle inadéquate, floue, tel un avion en turbulences. Puis, vous vous remettez du trajet, vous vous reprenez en main, et vous vous autorisez à rouvrir les yeux sur votre existence le chemin continue.

La route est belle, mes amis, tant que le coeur y est...

mardi 26 juillet 2011

Vivre le Blues.


Je n'aimais pas la femme. J'aimais sa voix, ses textes, sa puissance et ses faiblesses.
Certains parlaient de marketing... Moi je pense qu'elle vivait sa musique.
Sa rage, sa solitude, ses peines et ses addictions étaient ancrées dans son blues, et c'est ça qui est grand.

Elle vivait vivait le blues, elle vivait la soul, elle vivait le black.

mercredi 13 juillet 2011

Phoenix 104, Arizona 55.


Voilà, Je prends enfin le temps d’écrire un peu. Je n’ai effectivement pas énormément de temps pour m’adonner à l’écriture, entre la traversée des canyons et autres déserts arides, et les longues heures de route pour rejoindre mes lieux de destination. Ne vous en faites pas, je ne vous infligerai pas chaque détail de mon voyage, sachez juste que je prends beaucoup de plaisir à revoir les lieux où j’ai aimé, rigolé et pleuré, ainsi qu’à découvrir des portions de routes que j’avais ignorées jusqu’ici.

Les rencontres, c’est toujours ce qui rend mes voyages inoubliables, tisser des liens avec des gens qu’a priori je n’aurais jamais eu la chance de croiser sur mon chemin. J’ai déjà eu la chance de connaitre plusieurs personnes de divers horizons, et je suis content de mon séjour rien que pour cela. Il y a les bonnes rencontres,… et les mauvaises, comme toujours. Mais les mauvaises expériences mettent d’autant plus en valeur les beaux moments d’un voyage !

J’ai découvert une nouvelle dimension de ce pays, les Etats-Unis. Un pays dont on rêve souvent. « Aah, le rêve américain ». Je le savais déjà l’année passée, il n’en est rien. Mais en pénétrant plus profondément dans l’Amérique, la désillusion m’a encore plus frappée que lorsque je séjournais à San Francisco. J’ai un très bon exemple : Las Vegas. Lorsque vous arrivez à Vegas, la ville des vices, vous êtes époustouflés de partout. Entre les néons aveuglants des grands casinos, et l’architecture exceptionnelle des hôtels, vous êtes émerveillés par ce Disneyland pour adultes. Le second jour, après avoir joué quelques dollars dans des machines à sous (et remporté $16, pour ma part), vous entrapercevez un vice autre que le sexe, l’alcool et le jeu. Vous découvrez l’énorme faille de la société actuelle. C'est-à-dire que des gens jouent (et perdent, la plupart du temps) leurs économies, en consommant à tout va, lorsque dehors, sur le trottoir, gisent des sans-abris. Ensuite, vous apprenez que des milliers de sans-logis résident dans les canalisations en sous-sol. Cela fait tout de même un drôle d’effet. Au soir, vous vous sustentez dans un des innombrables buffets de la ville. Vous vous voyez choisir entre de la nourriture mexicaine, européenne, américaine, et même orientale. Le gaspillage est omniprésent. Idem pour les boissons : la politique américaine en matière de restauration veut que vous soyez abreuvés jusqu’à plus soif. C’est le Refill. On vous sert un nouveau verre dès que vous arrivez à la moitié du précédent. Même si vous déclinez l’offre. Je dois le dire, je suis reparti un peu écœuré de Sin City, content de revenir à des paysages plus authentiques (bye bye le papier mâché) et à des populations plus obnubilées par votre être que votre avoir.

Heureusement pour mon équilibre personnel, il m’a été donné la chance de découvrir des endroits absolument magnifiques. Je m’étais déjà rendu dans le parc de Yosemite l’année dernière, mais les circonstances et la saison ont fait que je n’ai pu apprécier pleinement la beauté de la nature. J’y ai vu la magnificence de la faune et de la flore, avec des animaux tels que les lynx ou les coyotes et les arbres les plus grands du monde, les séquoias géants. Le lendemain de mon départ, je me retrouvais dans la plénitude du désert de la Vallée de la Mort, avec ses rochers, ses dunes de sable et ses canyons insoupçonnés. Les paysages y sont incroyablement calmes et purs. Les endroits sur terre où aucun son ne se laisse percevoir sont très rares. La vallée de la mort, avec son panorama lunaire en est un. Enfin, Je me suis rendu au légendaire Grand Canyon, où j’ai pu constater à quel point nous ne sommes rien. J’aimerais vous faire partager mon expérience avec les somptueuses photographies que j’ai pu tirer de ces contrées merveilleuses, mais le relief, le son, la grandeur de ces lieux ne peuvent transparaître dans un cliché.

Ce soir, me voici à Phoenix, dans l’Arizona. Cet endroit est plutôt une ville-étape qu’un lieu de découverte. Il s’agit de la 5ème plus grande ville des Etats-Unis, et elle n’est donc qu’une immense banlieue, sans réel centre-ville, sans réel intérêt. Je fais ma lessive, dans le motel où je réside pour la soirée, le long d’une autoroute, en observant du coin de l’œil ce magnifique coucher de soleil entre quelques palmiers et autres cactus. J’aime le coté vaste de ce pays. C’est probablement cela qui rend mon épopée si passionnante. On passe d’un accent purement américain, à un accent mexicain, on passe de cascades d’eau dans la forêt, à des dunes de sable à perte de vue, on passe de 18 degrés Celsius à 50 degrés à l’ombre (sans ombre possible) on passe de nids de fourmis à des endroits de vraie solitude. Et je continue la route. A bientôt.

Tom.

lundi 20 juin 2011

A nos vingt ans.


La vie est tellement drôle... Un beau matin, vous vous réveillez dans votre lit et vous avez vingt ans. Cette matinée alitée, surgissent alors tous ces morceaux de vie, conquêtes d'existences et pertes mémorables.

Vous vous souvenez avoir brûlé un jour d'été dans un parc, autour de baisers estivaux, comme vous vous rappelez avoir pleuré, sous la rigidité de nuits d'hiver, autour d'un verre, vos amours amers.

Vous avez ces sourires, ces rictus et ces larmes au fond d'un coeur trop perméable. Ils ne partiront pas. On peut oublier les anniversaires, nos tortionnaires ou nos petites affaires. Mais certains regards, certains mots sussurés, et ces touchers, ne s'oublient pas.

Et à vingt ans, en y repensant et en considérant tous les amants, tous les méchants, les grands tournants qui nous attendent, on ne peut que quitter son lit en se remuant d'émerveillement et en chantant tout simplement les coeurs décédant et les amours naissants.

On ne vit que d'amour, alors aimons la vie.

A nos vingt ans.

mardi 14 juin 2011

Emballez-moi, déballez-moi.


Un emballage cadeau.

Vous trouverez l'image facile, peut-être même simpliste, mais je ne peux vous en vouloir.

Je suis comme emballé dans du papier glacé que l'on craindrait de froisser. Loin d'un vulgaire papier mâché, je suis doté d'une feuille dorée. Vite déballé, prêt-à-porter, mais si charmant, papier d'argent. Oui, c'est bien moi. Je l'ai connu tant de fois, l'instant gêné où l'on a déchiré ma parure d'un doigté mal intentionné. On m'a palpé, tel un enfant impatient devinant ses présents de fin d'année, près du foyer. On m'a désiré, tel cet enfant s'ennuyant d'un état latent.

Une fois déballé, la déception remplace souvent l'excitation. Le monde entier est blasé d'une superficialité non-avouée. Mais le monde entier est basé sur cette superficialité à dépasser. Parfois j'enchante, maintes fois je hante les âmes rangées, les coeurs fanés.

Et pourtant, me voilà comme à chaque fois tout feu tout flamme, prêt à m'éteindre sous les larmes, quelle arme. Je m'emballe vite, m'emporte vite-fait. Sur une balance me voici tanguant entre les pleurs et les chants, entre les coeurs et les méchants.

Sous l'emballage il y a un âme, je vous le jure! Prenez patience, laissez-moi éveiller vos sens et là viendra la récompense.

Effeuillez-moi entre vos doigts, déshabillez-moi de haut en bas et vous verrez ce qu'il y a, là au fond de moi. Croyez en moi, car moi, j'ai foi.

mercredi 25 mai 2011

La vie en classe éco.


Voyager, c'est vivre et partager un million de vies. On peut un jour découvrir le quotidien d'un indigène papouasien et le lendemain jouer ses économies à Vegas, déguster des spécialités marocaines et ensuite célébrer le carnaval de Rio. Quelle vie trépidante, que de s'endormir à Bangkok pour se réveiller à New York. Ces expériences forgent la personnalité et façonnent la vision du monde et de la vie que l'on peut avoir. Ce vécu apprend également à gérer diverses difficultés, à agir dans notre intérêt. Le destin est ponctué de sombre périples qui nous permettent d'apprécier les plus belles excursions de l'existence.

La vie est une histoire de rencontres. Ce sont elles qui transforment un homme en ce qu'il est. En tissant des liens avec d'autres citoyens du monde, on les autorise à bouleverser son quotidien, et donc notre vie. C'est comme cela que l'on ponctue ses jours de moments mémorables et de souvenirs intenses.

On dit souvent que durant les ultimes instants, on revoit le film de sa vie. S'il est possible de parcourir le monde durant ces dernières secondes, cela montre a quel point la vie fut un voyage fabuleux et que l'on s’apprête à embarquer pour une nouvelle croisière.

dimanche 8 mai 2011

Suitcase of memories.


Sometimes, usually when I’m worried about what I’m going to do with my life, I just sit on my bedroom’s floor and open my suitcase of memories. I use to think it’s not good to live in the past, but I just can’t help watching my old pictures, poking around in those flight tickets, those all-around-the-world-currencies, and wondering if I’ll once have the opportunity of filling another suitcase with new moments shared with my friends and family. Here are a few of the moments I can think about at the moment.

- Easter’s celebration when I was a kid. The bells were hiding chocolate and presents all around the garden and I could spend hours seeking for them. A few weeks ago I found some old videos of me running over the garden, looking for those presents.

- The day, in Munich, when I was with Clara, and we got a bill in the subway because we didn’t pay for our month-pass yet. We were supposed to go out and grab a coffee somewhere, but we had to give all our money for that bill. That evening, we even considered begging for money in the train station.

- When I used to release video footages of me singing and dancing in the streets. On the set of one video, it was winter, and I danced on a frozen fountain. It was freezing cold and I was in T shirts. I almost ended with a pneumonia.

- From age 6 to 13, I used to spend every July in a camp, in the forest. I was usually crying when I was arriving at the place and leaving my parents, but in the end of the camp, I didn’t want to leave anymore. There, I learned how to live with people, and I shared so many experiences. I had my first kiss, and my first “love-story” with another boy.

- In San-Francisco, last year, I used to spend a lot of time with my friends Chantal, Maria Paz, Sophie and Francesca. We used to go out eating, go for field trips and ice cream after class. It was so nice to have them with me, and I miss them a lot because they were always Cheering me up. I loved our day in Sausalito, Chantal and Maria, I enjoyed so much our trip to Napa valley with Amber, Sophie, And the trip to Alcatraz to end your stay in SF, Francesca.

- I remember I loved so much when I was spending a week end at my sister’s place. We were turning the radio on, and started dancing. We cooked some horrible dishes that used to end up in the trashcan, and got pizzas delivered. We were going to the movies, watching some childish movies (must have been a pain in the ass for my sis). I loved that.

- The Rheto’s day at College, when everyone was disguised in some funny pictures. I was a punk with a couple of friends, and I honestly think we were the best punks ever, although I had never seen a punk dancing on a Madonna track.

- Holidays in Greece with my parents. We had this friend who had a sailboat, and we just spent weeks going on all the islands and the Turkish coast, meeting locals, and eating typical food. So nice.

- And then, there’s the boys. I met the greatest lovers in the world, and the worst assholes. I can’t say I met many of them, but when I think about it, there’s a sweet memory for each of them, and nightmares about them. One thing is sure, I can never forget about them.

- And those incredible parties I’ve had. In Brussels, Munich, Paris, San Francisco, Los Angeles,…

Okay, I should stop here for now, I’ll write some more in a few weeks (months?). Thanks’ for reading this second English-language article, and thank you for sharing those memories with me!

dimanche 1 mai 2011

Carte postale 1 : Libye






Chère Felicia,



Nous sommes bien arrivés à Tripoli! La Libye,

jusqu'ici, nous propose un cocktail explosif

d'aventures! Le ciel est assez couvert, mais

entre deux averses de bombes, le temps est agréable.


Nos trois premiers jours furent bien remplis:

petite randonnée dans le désert pour rejoindre la

capitale, la navette reliant l'aéroport à notre

hôtel n'étant étrangement jamais arrivée...

Quelle belle occasion de se mettre au sport!



Une fois arrivés à destination, nous avons cherché

en vain notre hôtel. Après nous etre renseignés

auprès de la population locale, nous avons appris

qu'il avait été détruit par une attaque aérienne

quelques jours auparavant. Nous avons alors

demandé le logis à des autochtones très chalheureux

qui, depuis lors, ne nous ont toujours pas laissés sortir.

Nous ne nous plaignons pas car c'est l'opportunité

rêvée de découvrir la culture locale.



Jetair ne nous avait pas menti en nous promettant

des vacanes idylliques, pleines de découvertes, de

dépaysement et de péripéties!



Nous espérons que tout se passe bien de ton côté

et nous te faisons de gros bisous!


Chloé D. Tom C.




PS: peux tu contacter l'ambassade? Nos hôtes nous ont

menacés de nous couper les doigts.

Merci!






Ce texte a été rédigé par Chloé et moi dans le cadre d'un cours de communication écrite. Je voulais partager avec vous cette petite touche d'humour noir et d'ironie que se retrouvent rarement dans mes autres productions!

vendredi 15 avril 2011

L'incendie.


Je ne suis pas malheureux. Je n’en n’ai pas le droit. Je suis les études dont je rêvais, mes yeux ruissèlent d’images et de voyages. Je suis plus vif que jamais et mes rencontres m’épanouissent dans un monde qui m’est de plus en plus beau, de plus en plus limpide. Je suis pourtant incapable de signer l’armistice intérieur que mon cœur réclame, inapte à éteindre cet incendie.
Les déceptions amoureuses se suivent et se ressemblent. La solitude et le marasme se côtoient au plus profond de moi. Le plaisir passe et me dépasse. Nous sommes si proches, et pourtant cette barrière nous sépare. Je tente de la franchir pour te rejoindre mais tu t’enfuis. Là débute l’incendie. Et j’échoue, une fois de plus. L’échec personnel est bien plus douloureux que toute autre défaite publique. Il est moins humiliant, à moins qu’à mes yeux je me sente rabaissé par tes flammes en flèche. Les souvenirs partis en une épaisse fumée font bien plus mal que les vestiges calcinés. Ils nous disent « crois en toi », mais comment pourrais-je y parvenir si même le plus pur des amours ne croit pas en moi ? Alors saisis ma main, saisis mes mots et fuyons ce brasier.
Mais la situation serait bien trop simple si une amitié n’était pas en jeu. Mise au feu ? Non, nous sommes bien trop forts, bien trop intelligents pour tomber dans ce piège. Mais c’est pour moi comme une dose d’absinthe au dessus de laquelle on ferait bruler un sucre. Il va s’éteindre, ou se répandre sur mon cœur. Je brule déjà d’une amitié qui sera bien plus chaude, bien plus lumineuse que tout rêve d’amour qui sommeille en moi. Cendres de lune, cendres de nous, quoi qu’il advienne, nous en renaitrons, nous nous envolerons, mon ami.

vendredi 1 avril 2011

On dit.


On dit ceci, on dit cela,
On dit tout et n'importe quoi.

On dit des rêves, de la misère,
On dit des "faire" et des affaires.
On dit que je suis gay, que je lui plais,
On dit "tais toi", mais je le sais.

On dit du mal, si peu de bien,
Ça sert à quoi d'avoir l'air fin,
Lorsque le monde entier pose ses mains,
Sur ta bouche et sur les tiens?

On dit que je ne dis rien, que je suis seul,
Mais où lisent-ils ça? Sur ma gueule?
A force de dire et de médire,
On va parvenir à se détruire.

Et ça soulage de dire des dires
Ça peut blesser, mais ça fait rire.
Alors on dit, sans réfléchir,
Et on commence à s'abrutir.

On dit, on dit, mais n'écoute pas
Ce qu'ils aimeraient tant faire de toi.
On dit du vrai, on dit du faux,
On dit du laid, on dit de trop.

mardi 22 mars 2011

Les regrets.


Parfois je regarde en arrière. Je repense à ce que j’ai fait et vécu. Il y a les sourires, les soirées d’été, les amours consommés, les naïvetés volées. Mais je ne me cache rien. Il y a les regrets.

Je pense qu’Edith Piaf mentait. Qui donc pourrait se targuer de ne rien regretter ?

Des journées perdues à perdre ma route, des nuits à pleurer, à la pleurer, des mots mal choisis, des pensées mal placées, des moments momentanés mal savourés, des décisions peu méditées, des prières non-adressées.

Des mensonges à moi-même, des espoirs innocents, des tourments éloquents mais si peu pensants, des sentiments si pesants, des empreintes ensablées échouées, évadées dans l’écume de mes larmes.

Des vieux disques rayés que j’ai pu torturer, que j’ai pu écouter, des fantômes de nos vies se permettant d’agir, des forêts dévastées par ma rage endeuillée, des cimetières ombragés qui m’ont vu danser, des soirées éthyliques comme pour mieux m’enrayer en Cyclades empiriques qui un jour vont clamecer, comme toi, comme moi que j’ai sous-estimé et des rêves dérangés qui encensent nos ainés.

Les regrets, je les ai, je doute de m’en débarrasser à moins qu’un jour je ne puisse briller de mes feux dans ce procès.

De celle dont je n’ai pas compris la détresse et les larmes. De celle dont j’ai sous-estimé la douleur et ma peur. De ma mère.

samedi 12 février 2011

La feuille blanche.


L'angoisse de la feuille blanche. J'aime me dire que nous l'avons tous confrontée un jour ou l'autre. Cela doit me déculpabiliser face à mon manque d'inspiration passager.

Aujourd'hui, je ne sais de quoi vous parler. Alors je vais vous écrire les mots qui viennent quand rien ne vient, quand aucun mot ne s'écrit correctement, quand la feuille est destinée à demeurer désespérément vide de sens et d’intérêt.

J'écris les torrents et les tourments qui me démangent les doigts et le coeur. Mais il arrive parfois simplement que je ne trouve pas la force de leur faire face. C'est alors que les mots ne viennent pas. Les idées sont au plus profond de moi, trop ancré en mon âme... Je ne parviens alors pas à les faire sortir sur papier.

La peur motive aussi à ne pas écrire, à rester inactif. Elle me paralyse parfois. Cette crainte de confronter son égo, de converser avec son "soi" profond peut être tellement intense. J'ai souvent eu des révélations personnelles en composant. C'est d'ailleurs pour cela que j'écris: mettre les mots sur des frissons, des larmes, des esquisses floues en besoin de traits concrets.

Je vous passerai les excuses du type "manque de temps" ou "manque d'idées". Je n'ai pas de place pour l’hypocrisie sur ma page blanche. Si c'est cela qui me vient réellement en tête, autant déchirer ma feuille, ou la brûler.

La page blanche m'angoisse terriblement, mais tôt ou tard, je parviens à vider mon sac, et à noircir ma feuille.

dimanche 23 janvier 2011

Note nostalgique.


Ça ne vous manque pas, parfois, à vous, le temps où lorsqu'un artiste apprécié éditait un nouvel album, vous vous précipitiez dès le jour de sortie chez votre disquaire local, en vue de vous procurer votre copie? Personnellement, je regrette cet empressement sur fond d'inquiétude que je ressentais sur le chemin du petit disquaire bleu de la rue de Mons: "Aura-t-il le précieux opus? Sera-t-il déjà à court de stock? Devrai-je le commander et le recevoir une semaine plus tard? Oh je suis certain que, connaissant ma passion pour cet artiste, il m'en aura laissé un de côté... Du moins, je l'espère!". Le plaisir de l'échange entre mes petites économies et le boitier tant convoité. Ensuite, s'encourir chez soi afin de découvrir le contenu de notre petite folie. Je me rappelle m'être maintes fois énervé sur le casse-tête en lequel consistait l'ouverture du film plastique enveloppant le boitier. Et ensuite, enfin, venait l'écoute de l'album, rythmée par le doux son du feuilletage de livret contenant les paroles des chansons, ainsi que de belles illustrations. Puis, quelques mois plus tard, l'usure de notre galette: un morceau sur lequel le disque saute. Bien sûr, c'était frustrant, mais est-ce-que ça n'ajoutait pas une part de pittoresque, cet aspect unique de l'album?

Je crois aujourd'hui pouvoir, sans me tromper, annoncer la mort du Compact Disk. Tout est numérisé. On découvre bien souvent les chansons avant même que le disque ne soit sorti en magasin. Les chansons sont d'ailleurs désormais commercialisées en exclusivité numérique, avant une sortie physique. Je continue à acheter des CD, mais le plaisir n'est plus le même. Mon réflexe est à présent de l’insérer dans mon ordinateur, et d'importer les pistes sur mon lecteur MP4. Et puis? Fini. Je range le boitier dans une armoire pour écouter l'album sur mon I Pod. Il est devenu tellement simple et pratique d'entendre sa musique où que l'on soit... Mais le coté "fixe" d'un album physique, n'était-il pas justement le plaisir engendré par l'écoute à domicile, une fois rentré du boulot?

Le disquaire bleu n'existe plus aujourd'hui, et je crois que cela est bien significatif de l'état actuel de l'univers musical. Je n'ai plus aucun plaisir à me procurer un disque chez FNAC ou Media Markt, mais je suppose que je me dois de vivre avec mon temps...

On a privilégié la facilité à l'intensité du plaisir, peut-être au prix de l’âme d'objets sacrés. Nos enfants n'auront jamais de "premier CD". Vous ne trouvez pas cela un peu triste?

samedi 8 janvier 2011

Les plaisirs éphémères.



Une cigarette, comme un vide, l’espace de quelques bouffées. Elle se consume. Alors on tire, jusqu’à ce que tabac ne soit plus. Bien sûr, on peut en allumer une autre. Le plaisir ne sera plus intact. Je crois qu’on n’a qu’une cigarette sur une vie. Toutes les autres sont dédiées à la recherche de la sensation initiale. On aura beau en brûler vingt-cinq consécutivement, le plaisir est parti. Ce n’est probablement pas la première, elle est trop hésitante et emplie d’une crainte inhérente à la première fois. Tôt ou tard vient LA cigarette.


Il en est de même pour le cœur. On ne connait qu’un amour par vie. Les autres aventures ne seront qu’ébauches de reproduction du bonheur passager. On ne comprend pas souvent que la relation actuelle est celle de notre vie. C’est peut-être ce qui en fait la beauté. Réaliser, l’euphorie évaporée, à quel point elle fut glorieuse et pure. Comme tout plaisir, comme toute cigarette, l’amour aspire à une fin. Le cœur ralentit, les poumons s’essoufflent d’une intensité si éthylique. Et le vide fait place. On tentera de le combler, mais rien ne remplacera jamais les battements de l’Amour de notre vie.


Un seul amour, une seule cigarette, les plaisirs éphémères.

vendredi 7 janvier 2011

Ma quête


La tienne, la sienne seront différentes, et c'est précisément cela qui rend un monde tel que le nôtre aussi palpitant, aussi pigmenté. On pense à un microcosme mais en réalité, ce concept n'existe pas. Nos quêtes nous relient les uns aux autres, nous divisent, nous dirigent tant que l'on n'en n'est plus conscients. Ce texte nest pas une ènième ébauche pro-humaniste, j'éprouvais juste l'envie, voire le besoin, de faire le point sur ma vie, mes choix, mes moeurs, mes rêves et mes illusions. C'est égocentrique, oh, eh bien, nos quêtes ne le sont-elles pas toutes, au départ?


Je veux. Je commencerai par une formulation à la hauteur de ma volonté, car croyez-le ou non, j'en ai beaucoup. Je veux composer une mélodie douce et belle. Harmonieuse et ultime. Ennivrante et mystique. Un duo. Partager des idéaux, des rèves, des quètes. mais aussi s'en opposer, et avancer malgré les mésententes. Il n'existe pas de chanson parfaite. J'exige des fausses notes, des fautes d'accord, faute de perfection. On pratiquera. Des passages mélancoliques, mais d'autres rythmés, des torrents d'amour, et des déluges de haine. Ce sera ma mélodie du bonheur. Oh bien sûr elle se finira un jour. Avec la vie, avec le vent. On a le droit de se lasser d'un morceau. On changera de disque, de feuille, de rêves, et on construira de nouvelles quêtes, réécrivant un morceau d'existence. Un autre aspect de ma quête, c'est la vie. je désire du bonheur et je le construirai de mes propres mains. Je veux du voyage, de l'aventure, des aventures d'un soir, des imprévus et des programmes, des nuits noires et des blanches. Tomberont des fautes et des critiques, mais peu importe. Telle est ma quête, telle est mon existence. Maintenant, laissez moi vivre ma vie et poursuivre ma quête, je vous prie.