mardi 22 mars 2011

Les regrets.


Parfois je regarde en arrière. Je repense à ce que j’ai fait et vécu. Il y a les sourires, les soirées d’été, les amours consommés, les naïvetés volées. Mais je ne me cache rien. Il y a les regrets.

Je pense qu’Edith Piaf mentait. Qui donc pourrait se targuer de ne rien regretter ?

Des journées perdues à perdre ma route, des nuits à pleurer, à la pleurer, des mots mal choisis, des pensées mal placées, des moments momentanés mal savourés, des décisions peu méditées, des prières non-adressées.

Des mensonges à moi-même, des espoirs innocents, des tourments éloquents mais si peu pensants, des sentiments si pesants, des empreintes ensablées échouées, évadées dans l’écume de mes larmes.

Des vieux disques rayés que j’ai pu torturer, que j’ai pu écouter, des fantômes de nos vies se permettant d’agir, des forêts dévastées par ma rage endeuillée, des cimetières ombragés qui m’ont vu danser, des soirées éthyliques comme pour mieux m’enrayer en Cyclades empiriques qui un jour vont clamecer, comme toi, comme moi que j’ai sous-estimé et des rêves dérangés qui encensent nos ainés.

Les regrets, je les ai, je doute de m’en débarrasser à moins qu’un jour je ne puisse briller de mes feux dans ce procès.

De celle dont je n’ai pas compris la détresse et les larmes. De celle dont j’ai sous-estimé la douleur et ma peur. De ma mère.

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