lundi 17 octobre 2011

C'est la crise.


On ne manque pas de nous le rappeler chaque jour dans les médias. Chaque jour, la fournée matinale de journaux nous martèle de ce mot. Qu’il s’agisse de la hausse des prix des denrées alimentaires, ou du manque à gagner des multinationales, le paysage médiatique est devenu bien sombre ces derniers temps.

Et il semble que la crise appelle la crise. Un jour on joue avec notre argent à Wall Street, le lendemain, le panier de la ménagère devient moins abordable. Bien sûr, il y a les grandes erreurs reconnues, que le commun des mortels n’a pas fini de payer. Mais les grands de ce monde ne donnent pas l’impression d’apprendre de leurs fautes et autres manipulations sournoises. Je ne m’apprête pas à tenir un discours bête et incohérent en prêchant l’anarchie économique et la victoire de l’amour sur l’argent. Ca n’existera pas. Ca n’a d’ailleurs jamais existé. Bien évidemment, nous n’avons pas toujours eu recours à la monnaie telle qu’on la connait actuellement. Nos prédécesseurs du Néolithique ne possédaient pas encore cet instrument de mesure (et de démesure), mais ils réglaient leurs comptes par le troc et l’échange de biens et services. Ensuite apparut la monnaie, ces rondelles de cuivre ou d’étain, frappées d’un tampon signalant la valeur et l’origine de ces pièces. Je ne suis pas non plus là pour dire que l’argent est sale. Ca n’est un secret pour personne. J’ai simplement envie de m’exprimer à propos de ce sujet qui ne me tient pas à cœur, loin de là, mais qui marque mon quotidien, ainsi que celui de six milliards d’êtres humains.

Car je suis inquiet. Notre situation n’est pas catastrophique – ou bien l’est elle tant qu’il n’y a plus lieu de se faire du souci – mais le schéma actuel de nos consommations, des besoins que nous nous sommes créés semble difficile à écorner. C’est pourtant ce qu’il va falloir faire : réduire nos dépenses inutiles. Mais comment distinguer les dépenses inhérentes à notre vie de celles, superflues, qui agrémentent notre quotidien de petits bonheurs ? Va-t-on retrouver en Occident la misère accrue que nos ancêtres ont connu il y a encore peu de temps ? Étaient-ils plus malheureux que nous, d’ailleurs ? Les choix seront cruciaux et douloureux à faire. Comment se passer de nos bijoux électroniques à l’heure de l’actualisation en temps réel de notre vie sur les réseaux sociaux et de la communication internationale instantanée? Bien sûr tout le monde n’a pas nourri ce besoin. Mais qu’en est-il des livres ? J’ai moi-même constaté à quel point je lis moins, tellement la littérature est devenue onéreuse. En ce qui concerne la culture, l’avenir parait bien ténébreux. Sera-ce bientôt la fin du business hollywoodien, des grandes idoles du divertissement musical et du commerce de la grande mode ?

Il s’agit là de nombreux atouts de confort dont on pourra se passer. Mais à quel prix ? Car oui, les économies seront impressionnantes, mais le capital moral risque fort bien d’être embourbé dans ces liasses de dollars et autres euros épargnés. Peut-on revenir à la société d’antan, où le divertissement n’avait qu’une place mineure face à l’importance du travail et de la survie ? Je ne crois pas que les gens étaient plus malheureux que nous à l’époque. Mais ils n’avaient pas encore découvert les grandes joies de la consommation de masse. Ils ignoraient encore qu’un jour, des petites boites seraient posées sur nos bureaux et nous délivreraient des informations ou des jeux. Comment revenir en arrière ? Les instincts seront-ils exacerbés ? Quand je pense à tout cela, je ne peux que remettre en question mon mode de vie hasardeux dans un monde caché dans l’œil d’un terrifiant cyclone financier.

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