jeudi 1 août 2013

L'oubli.

Ma crainte la plus aiguë, dans la vie que je mène tant bien que mal, est la peur de l’oubli. Tomber dans l’indifférence, dans l’absence de souvenirs bons, beaux comme mauvais et tristes semble à mes yeux être la pire punition que le destin puisse m’octroyer.

Pour cette raison, je me déchaîne à rompre les chaines qui me retiennent dans le noir, dans l’infâme quotidien de l’abandon. Mais cette lutte intense et ardue n’est pas toujours couronnée de succès. Si l’on peut dire, bien que cette idée soit fort peu souvent envisageable lorsque l’on se baigne dans un marais de soucis, que l’on oubliera les gens qui nous blessent, les moments de stress, mais pas les nuits d’ivresse – et par « ivresse », je ne fais pas référence à ces moments éthyliques qui nous permettent parfois de garder l’équilibre sur ce chemin de pilotis, mais à ces moments d’amour ardent - cette peur viscérale ne me quitte jamais complètement. Lorsqu’une relation touche à sa fin, elle revient en force, alors que durant les instants de bonheur intense, elle n’était que latente.

Pourtant, et étrangement,  à l’inverse de peurs telles que l’arachnophobie ou l’agoraphobie, je ne fuis pas devant cette inquiétude. Je ne la hais point. Et je ne voudrais pas oublier mon anxiété face à l’oubli. La crainte d’être délaissé et oublié peut être un moteur dans la vie, me propulsant  à travers les étapes de l’existence, en vue de laisser sur cette terre une pierre portant mon nom, des sourires m’étant destinés, des larmes à mon égard.

Car après tout, l’oubli, c’est la fin, c’est la mort. Comme un vieillard perd la tête et oublie sa liste de commissions ou le nom de ses petits-enfants. Je ne veux pas oublier que l’on pourrait m’oublier. Et je n’oublierai rien, du moins pas avant d’être emporté doucement vers l’au-delà.


Au final, si l’on m’oublie, le tort se portera sur la mémoire défaillante de la personne, ou sur son aveuglement. Mais moi, je ne vous oublierai pas. 

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